dimanche 15 septembre 2019

[Chronique] Comment le dire à la nuit - Vincent Tassy #PLIB2019

Auteur : Vincent Tassy
Pages : 368
Titre original : Comment le dire à la nuit
Prix : 19,90€ (papier), 5,99€ (numérique)


Résumé : La dame en noir vivait seule dans son château. Elle ne pouvait pas mourir. De tout ce temps qu'elle avait, elle ne faisait rien. Et puis un jour, elle trouva sur son chemin le garçon aux cheveux blancs. Elle l'enleva. Elle voulait vivre une histoire. Une histoire d'amour et de nuit qui traverserait les siècles.










"Ton baiser. C’est par ton baiser que la nuit est venue en moi."







   J'ai découvert ce livre dans le cadre de l'édition 2019 du Prix littéraire de l'imaginaire organisé par Booktubers App, lecture que je n'aurais sans doute pas faite sans cela.

   On est plongé dans une histoire dans le style gothique, avec différents personnages durant différentes époques.
   L'intrigue se déroule ainsi sur plusieurs siècles, et arrivée à la fin, j'ai eu l'impression que rien ne s'était vraiment passé, à part lors des dernières pages. Je ne me suis pas pour autant ennuyée, mais la dernière page tournée, je me suis dit "C'est fini ? Il ne se passe rien de plus que ça ?". Ce fut quelque chose d'assez déroutant pour moi, de se dire que je ne me suis pas spécialement ennuyée malgré qu'il n'y ait pas énormément d'action dans le roman, n'ayant jamais lu auparavant de livre appartenant de près ou de loin au genre gothique.

   On apprend à connaître plus ou moins les différents personnages, sans non plus s'attarder sur chacun d'entre eux. Au final, on en sait que peu sur eux, sans que cela ne soit dérangeant, bien que je ne m'y suis pas vraiment attachée. Les relations se nouent lorsque nous découvrons ce qui rejoint les protagonistes, nous voyons comment tout se construit et s'imbrique pour nous proposer le final du roman.

   L'ambiance du roman est assez sombre, à l'image de la couverture. On est très souvent immergé dans ces scènes sous le clair de lune, silencieuses et emplies de sentiments sombres eux aussi. On assiste ainsi à la dépression, à la mort, à la solitude ou encore à la tristesse et à la mélancolie durant le bouquin, qui créent cette ambiance particulière tout en nuances de gris, ponctuée de touches de rose pâle.
   Ces sentiments se ressentaient dans les relations entre les personnages, agrémentées de quelques touches d'un amour parfois destructeur, façonnant les personnages du début à la fin, certains en devenant presque évanescents.

   La plume de l'auteur s'inscrit totalement dans cette ambiance et la rend d'autant plus palpable par les tournures de phrases et les mots utilisés, et nous plonge d'autant plus dans cette obscurité éclairée d'un faible rayon de lune.

  Quelques scènes plus sanglantes font leur apparition au fil des pages, nous immergeant dans le contexte originel de l'intrigue du roman et permettant de comprendre petit à petit comment tout cela a commencé.

   La fin, quant à elle, est à l'image du reste du roman, dans cette ambiance grise, sombre mais éclairée d'un rayon de lune.


   Pour conclure, j'ai apprécié cette lecture un peu particulière pour moi, mais il faut avouer que j'en suis ressortie un peu déroutée, ayant eu l'impression que les pages défilaient sans qu'il ne s'y passe beaucoup de choses. Je ne me suis pas particulièrement ennuyée malgré que je ne me sois pas vraiment attachée aux personnages, et j'ai au final apprécié cette ambiance sombre et mélancolique qui se dégageait de ce décor tout de nuances de gris éclairée d'un éclat de lune.


Ce roman (#ISBN9782375680897) fait d'ailleurs partie des finalistes pour le Prix littéraire de l'imaginaire 2019 organisé par Booktubers App, que vous pouvez retrouver grâce à #PLIB2019.




samedi 14 septembre 2019

[Chronique] La fille qui tressait les nuages - Céline Chevet #PLIB2019

Autrice : Céline Chevet
Pages : 290
Titre original : La fille qui tressait les nuages
Prix : 19,90€ (papier), 5,99€ (numérique)


Résumé : Saitama-ken, Japon. Entre les longs doigts blancs de Haru, les pelotes du temps s'enroulent comme des chats endormis. Elle tresse les nuages en forme de drame, d'amour passionnel, de secrets. Sous le nébuleux spectacle, Julian pleure encore la soeur de Souichiro Sakai, son meilleur ami. Son esprit et son coeur encore amoureux nient cette mort mystérieuse. Influencée par son amie Haru, Julian part en quête des souvenirs que sa mémoire a occultés. Il est alors loin de se douter du terrible passé que cache la famille Sakai… Fable surréaliste, la Fille qui tressait les nuages narre les destins entrecroisés d'un amour perdu, une famille maudite et les tragédies d'une adolescence toujours plus brève.




"Elle regardait le ciel en tentant de saisir du bout de ses baguettes un filament de nuage."





   Je dois avouer que sans le Prix littéraire de l'imaginaire 2019 organisé par Booktubers App, je n'aurais sûrement pas lu ce roman, qui récoltait pourtant de très bons avis.

   On entre dans la vie de Julian, vivant au Japon, qui a perdu celle qu'il considère comme l'amour de sa vie. Mais au fil des pages, il va vite découvrir le passé de toute cette famille, qui n'était pas celui auquel il pensait.

   Je ne m'attendais pas à ce genre d'intrigue en ouvrant ce roman, et pourtant, je pense que c'est ce qui a participé au fait que j'ai vraiment apprécié cette lecture. En effet, on a un côté thriller psychologique que l'autrice a su gérer du début à la fin, l'intrigue m'a transportée, et je dois avouer que je ne me suis pas attendue aux retournements de situation et aux révélations qui ponctuaient le roman, ce qui m'a fait d'autant plus fait aimer ma lecture.

   On oscille entre présent et passé durant le roman, avec le présent des personnages que nous suivons, le passé des souvenirs de Julian, ainsi que le passé des ancêtres d'un des personnages. On suit facilement ces différents temps, chacun s'entremêlant pour nous faire comprendre l'histoire.

   Pour écrire celle-ci, l'autrice a usé d'une plume très particulière mais que j'ai beaucoup aimé. Elle utilise des phrases très poétiques, avec des combinaisons de mots étonnantes mais qui fonctionnent parfaitement, que j'ai trouvé très belles et inspirantes dans la manière de faire. Il y a un notamment un passage que j'ai particulièrement aimé pour son écriture, décrivant une scène à la mer (aucun spoil à suivre) : "Il y avait des rires. Les rires des enfants, les rires des oiseaux, les blagues des poissons qui faisaient sourire la mer et les bateaux des pêcheurs qui s'esclaffaient en tanguant.".

   Pour ce qui est des personnages, j'ai apprécié les suivre, bien que je ne me sois pas totalement attachée à eux. J'ai aimé suivre leurs aventures, mais je n'ai pas été transportée par le personnage de Julian, trop naïf notamment, bien que c'est ce sur quoi repose le roman. Il en fut de même pour Souichiro, avec son indifférence vis-à-vis de pleins de choses, bien qu'il y ait une raison à cet aspect de son caractère. J'ai ainsi préféré à ceux-ci Akiko et le personnage de Haru durant l'histoire.

   Tout au long du roman, on retrouve l'ambiance japonaise, nous permettant de mieux nous imprégner du contexte et de la culture nippone. Ainsi, l'autrice nous donne des indications sur des suffixes des prénoms japonais, nous fait découvrir des plats nippons mais aussi des objets faisant partie intégrantes de cette culture. J'ai apprécié me retrouver ainsi plongée avec ces éléments de cette culture différente de la nôtre, de pouvoir la ressentir le long de ma lecture grâce aux éléments distillés par l'autrice qui montre ses connaissances sur le sujet.

   Concernant la fin, elle permet de conclure l'intrigue que nous avions entamée au début du roman, apportant son lot de réponses sur ce qu'il s'est passé, sur le pourquoi du comment. Tout se mettait à avoir son sens, et cela m'a donné l'envie, tout comme lors des différents rebondissements, de relire le roman afin de pouvoir le découvrir sous le jour de la connaissance de la situation, décelant les indices laissés par l'autrice que je n'avais pas détectés lors de ma première lecture.


   Pour conclure, j'ai vraiment apprécié cette lecture qui change de celles que j'ai pu faire. Je n'étais pas tentée par ce roman, et il s'est révélé être une très bonne surprise, que ce soit pour l'intrigue et ses rebondissements, mais aussi pour la plume particulière de Céline Chevet que j'ai beaucoup aimée. Une chouette lecture qui aura su me transporter durant quelques heures sans aucun regret et me donne l'envie de me pencher d'autant plus sur les parutions des éditions du Chat Noir.


Ce roman (#ISBN9782375680797) fait d'ailleurs partie des finalistes pour le Prix littéraire de l'imaginaire 2019 organisé par Booktubers App, que vous pouvez retrouver grâce à #PLIB2019.



jeudi 12 septembre 2019

[Chronique] La zone du dehors - Alain Damasio

Auteur : Alain Damasio
Pages : 493
Titre original : La zone du dehors
Prix : 18,00€ (grand format), 11,40€ (poche), 9,99€ (numérique)


Résumé : 2084. Orwell est loin désormais. Le totalitarisme a pris les traits bonhommes de la social-démocratie. Souriez, vous êtes gérés ! Le citoyen ne s'opprime plus : il se fabrique. A la pâte à norme, au confort, au consensus. Copie qu'on forme, tout simplement. Au coeur de cette glu, un mouvement, une force de frappe, des fous : la Volte. Le Dehors est leur pays, subvertir leur seule arme. Emmenés par Capt, philosophe et stratège, le peintre Kamio et le fulgurant Slift que rien ne bloque ni ne borne, ils iront au bout de leur volution - et même au delà, jusqu'à construire cette vie de partage, rouge, que personne ne pourra plus leur délaver. Premier roman de l'auteur de La Horde du Contrevent, la Zone est un livre de combat contre nos sociétés de contrôle.




"Un message publicitaire nie la vie parce qu'il dégrade les désirs en besoins."





   Nous entrons dans un univers où les hommes se sont installés sur différents points de la galaxie, et nous suivons ici un groupe faisant partie de la communauté saturnienne.
   Nous allons suivre plusieurs points de vue, principalement celui de Capt, sorte de leader du mouvement contre le gouvernement. Il n'est pas toujours évident, surtout au début de savoir le point de vue que nous suivons ou qui parle dans certains dialogues, mais au fur et à mesure de la lecture, nous cernons un peu plus les différents protagonistes, nous permettant de déduire le point de vue suivi.

   Dans ce roman, il n'y a pas que l'action qui entre en jeu. On a énormément de passages qui porte sur la réflexion sur le gouvernement en jeu dans le roman et sur la liberté, la liberté face à la technologie. Je dois avouer que ces passages m'ont parfois perdue, voire m'ont rebutée pour certains. J'ai peiné à avancer dans le roman du fait de ceux-ci, qui pour une majorité d'entre eux, sont pourtant loin d'être inintéressants, mais m'ont complètement perdue du fait du vocabulaire utilisé ou de la tournure de phrase. Des personnes plus habituées à ce type d'écriture ne devraient pas rencontrer de problèmes, mais n'étant pas une grande lectrice de ce genre de roman, j'ai eu du mal à avancer, et j'avais souvent peu d'envie à retourner dans le bouquin, ma lecture étant rendue ardue durant ces passages.

   Hors de ces moments, j'ai été plus ou moins prise dans l'intrigue, dont les idées m'intéressaient. On assiste à un mouvement qui souhaite changer de manière de vivre, afin de retrouver une liberté face à la technologie qui a aliéné les citoyens, par la publicité notamment. On voit ainsi comment des gens peuvent se mobiliser pour donner vie à leurs idées, les difficultés rencontrées, jusqu'où certains peuvent aller pour réussir à avancer ne serait-ce que d'un pouce, mais également les effets de la technologie utilisée pour contrôler la population.
Les propos étaient très intéressants à suivre, et ce malgré la difficulté à comprendre la totalité de ce que l'auteur souhaitait dire par le biais de ses personnages. Je pense n'avoir qu'effleuré tout le propos du livre, et il y a sûrement bien plus à en tirer, mais j'avoue ne pas être allée beaucoup plus loin, souhaitant finir ma lecture dès que possible pour passer à autre chose, et n'ayant, je pense, pas toutes les clés pour le faire de mon côté.
   Ce roman a néanmoins de quoi permettre de discuter et faire réfléchir sans aucun doute, puisqu'il pose des questions rien qu'avec la surface du texte.

   En revanche, je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages. Je n'ai pas vraiment eu d'empathie pour eux, à part parfois pour Capt, et ce malgré les difficultés qu'ils rencontrent. Leur façon de penser, d'agir ne m'ont pas touchée, sûrement du fait de la plume de l'auteur, ainsi, aucun des protagonistes ne m'a transportée.

   Il y a un point qui m'a fait tilté durant ma lecture, c'est la place de la femme. Le roman commence maintenant à dater, peut-être est-ce une raison pour expliquer cela, mais la femme a une part plus que minime dans le bouquin. En effet, le personnage féminin n'a pas de réelle place dans le mouvement, ne fait pas valoir ses idées. On a plutôt l'impression de la voir diminuée, avec pour seul intérêt la concernant, son corps sensuel et gracieux que le personnage a envie de caresser sous toutes les coutures dès qu'il pense à elle (on a d'ailleurs un certain nombre de références à sa poitrine quand le personnage songe à elle, comme si c'était la seule chose qu'il retient de celle qu'il semble aimer), et sans que cela n’entache ma lecture, je n'aie pas été fan de ce point. Les autres femmes du roman n'avaient pas droit à un meilleur traitement, et l'une d'elles fait d'ailleurs à un moment l'objet de pensées particulièrement déplacées et choquantes de la part de l'un des protagonistes.


   Pour conclure, je dois dire que j'ai eu du mal à faire cette lecture, malgré les thèmes abordés. Les propos de l'auteur sur ceux-ci étaient intéressants, mais le niveau d'écriture m'a posé problème à plusieurs reprises, me donnant juste l'envie d'en finir. Le livre est donc plein d'intérêt, et je suis sans aucun doute passée à côté, mais quand on n'est pas habitué à ce genre d'écriture, il faut vouloir s'accrocher un peu.



samedi 7 septembre 2019

[Chronique] World War Web - Johanna Zaïre

Auteur : Johanna Zaïre
Pages : 504
Titre original : World War Web
Prix : 16,00€ (papier)


Résumé : Paris. 2035. Rebecca Barns est une jeune insurgée vivant dans la périphérie externe du nouveau Paris, qui est alors encerclé par de hauts murs de béton. À l'intérieur, une société modèle et harmonieuse à laquelle il faut obligatoirement adhérer, sans quoi c'est la mort assurée. Traqués par la milice du nouveau gouvernement, les rebelles, guidés par Rebecca, vont se lancer dans une guerre contre une technologie révolutionnaire. Une dystopie addictive offrant une effrayante vision de notre société accroc aux nouvelles technologies.






"Les réseaux sociaux ont été les premiers barreaux de cette prison virtuelle, et au fur et à mesure des avancées technologiques, celle-ci est devenue réalité."





   Cela faisait un petit moment que j'avais envie de découvrir un des romans de Johanna Zaïre, et celui-ci m'a particulièrement attiré par le genre dystopique.
   On entre dans un univers où la ville de Paris a subi une guerre à cause de l'arrivée d'une nouvelle technologie. On suivra dans ce monde des personnages du gouvernement, mais aussi des membres s'opposant à ce nouveau mode de vie.

   Le roman nous offre un aperçu des conséquences possibles des nouvelles technologies et plus particulièrement de l'intelligence artificielle. Nous nous approchons de plus en plus de cette possibilité, et il était intéressant de voir les dangers que peut encourir cette avancée. Ainsi, les enjeux développés étaient d'un côté les risques de cette intelligence tombant dans de mauvaises mains, mais aussi le problème que cela pourrait engendrer si elle venait à se rendre indépendante de l'homme.

   J'ai été prise dans le roman, en ressortant avec une réflexion sur l'arrivée et le développement des intelligences artificielles. J'ai été entraînée dans l'univers créé par Johanna Zaïre auprès des différents personnages que nous suivons. L'autrice a su nous offrir des rebondissements auxquels je ne m'attendais pas toujours, ce qui m'a d'autant plus plongée dans l'intrigue, afin d'en connaître les tenants et aboutissants.
   L'écriture de l'autrice est également entraînante, nous permettant d'être d'autant plus facilement immergé dans l'intrigue.

   J'ai apprécié les personnages que nous rencontrons, notamment Rebecca. Mais l'autrice a aussi donné des personnages détestables pour certains, avec des motivations discutables sous bien des aspects. Les relations se nouent et se dénouent, pour le meilleur, et le plus souvent, pour le pire, du fait de la situation actuelle dans la capitale.

   Johanna Zaïre, étant une artiste multi-facettes, elle a également créé un univers musical et visuel autour de cette oeuvre, avec la chanson dont nous trouvons les paroles à la fin du livre, mais aussi le clip de ce dernier, qui a d'ailleurs remporté plusieurs prix internationaux, nous plongeant encore plus dans l'atmosphère du roman.

   Pour ce qui est de la fin, elle est pleine d'action avec le résultat de tout ce qui s'est passé le long du roman. Le dernier chapitre laisse libre cours à notre interprétation sur ce qu'il s'y passe, et nous fait également nous poser des questions sur ce qu'elle signifie.


   Pour conclure, j'ai franchement bien aimé cette lecture, ce questionnement sur les nouvelles technologies, et plus particulièrement sur les risques si elles tombaient dans de mauvaises mains et sur ceux de l'intelligence artificielle. J'ai vraiment apprécié la plume de Johanna Zaïre, et j'ai donc hâte de découvrir d'autres de ses romans.