samedi 19 décembre 2020

[Chronique] Tupinilândia – Samir Machado de Machado

Autrice :
 Samir Machado de Machado
Pages : 512
Titre original : Tupinilândia
Prix : 23,60€ (grand format), 14,99€ (numérique)

Résumé : Tupinilândia se trouve en Amazonie, loin de tout. C'est un parc d'attractions construit dans le plus grand secret par un industriel admirateur de Walt Disney pour célébrer le Brésil et le retour de la démocratie à la fin des années 1980. Le jour de l'inauguration, un groupe armé boucle le parc et prend 400 personnes en otages. Silence radio et télévision.

Trente ans plus tard, un archéologue qui ne cesse de répéter à ses étudiants qu'ils ne vont jamais devenir Indiana Jones revient sur ces lieux, avant qu'ils ne soient recouverts par le bassin d'un barrage. Il découvre à son arrivée une situation impensable : la création d'une colonie fasciste orwellienne au milieu des attractions du parc dévorées par la nature. À la tête d'une troupe de jeunes gens ignorant tout du monde extérieur qu'ils croient dominé par le communisme, il va s'attaquer aux représentants d'une idéologie qu'il pensait disparue avec une habileté tirée de son addiction aux blockbusters des années 1980.

Avec humour, intelligence et une imagination foisonnante, l'auteur renverse les clichés des romans d'aventures et des films d'action tout en réfléchissant sur l'ambiguïté de la nostalgie, l'importance de la mémoire et les dangers du nationalisme.



"Nous ne renonçons pas facilement à ce que nous aimons."






   Le résumé nous laisse penser que nous allons suivre un archéologue qui se retrouve au fin fond de l'Amazonie dans une ville oubliée, remplie de fascistes qui se croient toujours sous le régime brésilien des années 80.
   Et bien, pour commencer, cette partie du roman intervient finalement assez tardivement. Ce roman se découpe en réalité plutôt en trois grandes parties.
   La première permet de mettre en contexte plusieurs aspects du roman, que ce soit comment un entrepreneur est arrivé à cette idée de parc d'attractions en pleine Amazonie, mais aussi un contexte politique pour mieux comprendre la situation politique, bien sûr, mais également sociale du pays. Cela peut paraître long à se mettre en place, surtout qu'on a beaucoup de descriptions, parfois même de choses inutiles, mais on comprend en arrivant dans les deuxième et troisième parties du bouquin que cette mise en place contextuelle permet de mieux appréhender, d'autant plus pour cette même troisième partie, le pourquoi du comment, et comment tout a pu en arrivé là. 
   Et en dehors du roman, cela permet également d'un peu mieux comprendre la situation politique et sociale actuelle du Brésil.

   Ensuite, la seconde partie concerne le parc lui-même. On a un vrai aperçu de ce microcosme, et l'importance des descriptions permet d'essayer de visualiser tout cet univers. J'ai plutôt bien aimé cette partie, de m'immerger dans un parc d'attraction à la brésilienne, avec une inspiration non cachée à l'oeuvre de Walt Disney. En parlant de Disney, ce dernier est abordé plusieurs fois, notamment dans la partie précédente, et j'ai trouvé ça intéressant. Je connaissais la majorité des informations données pour les avoir déjà rencontrées dans un documentaire, mais ça reste enrichissant de les voir dans le roman.
   Cette seconde partie du roman, finalement, correspond entièrement au début de la quatrième de couverture que l'on a, avec l'action qui commence à s'enclencher.

   Enfin, la dernière partie concerne enfin ce que laissait présager le résumé, avec comme protagoniste cet archéologue. J'ai franchement bien aimé, bien qu'avec encore de très nombreuses descriptions, puisqu'on entre dans une société totalement à la Orwell comme annoncé sur la quatrième de couverture. J'ai trouvé intéressant de voir comment on pouvait détourner quelque chose pour en faire une autre totalement différente de l'idée de départ. 

   Concernant les personnages, sans y être forcément attachée, puisqu'en plus on change selon les parties donc les périodes, j'ai apprécié les suivre et découvrir tout cet univers par leur biais.

   Un roman au final, avec lequel j'ai passé un agréable moment. Certes, je dois avouer que les descriptions sont plus que nombreuses, et de ce fait, il ne conviendra pas à tout le monde. Mais j'ai apprécié ce côté parc d'attraction, qui finalement se retrouve abandonné au milieu de la jungle. C'est une esthétique qui personnellement me fascine, de voir retomber entre les mains de la nature quelque chose où la vie a ou devait grouiller.
   On a une première partie qui s'avère assez longue, mais qui au final porte son sens dans la suite, et qui m'a permis d'en savoir plus sur la situation politique et sociale controversée du Brésil. Mais on passe à la vitesse supérieure à un moment, pour quelque chose de plus dynamique, avec en effet, des courses-poursuite à la Jurassic Park (mais sans les dinosaures, remplacés par des militaires extrémistes). 




[Chronique] Alchimia, tome 3 – Samantha Bailly & Miya

Autrice & illustratrice : Samantha Bailly & Miya
Pages : 192
Titre original : Alchimia, tome 3
Prix : 7,50€ (papier), 4,49€ (numérique)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
Alchimia, tome 3

Résumé : Afin de s'acquitter de sa dette envers Idan, Saë, épaulée par Ethiel, l'aide à s'échapper des geôles de Prima Mundi. À bord de l'Atelier, ils font cap vers Ifen pour ramener Idan parmi les siens. Dans l'espoir d'être graciés de cet acte de haute trahison, les deux fugitifs décident de prêter main-forte à Idan pour contrecarrer les plans de l'armée ifénienne et, peut-être, éviter un véritable génocide. Malheureusement, la tâche est loin d'être simple, car il leur faut persuader Isantana, l'épouse du terrible général Iyo, de concocter l'antidote au poison qu'elle a elle-même conçu pour éradiquer les alchimistes. Et le chemin jusqu'à Terrance, où se trouve la botaniste, est semé d'embûches...
Pourtant, au sein des terres ennemies avec Idan pour seul guide, cette mission pourrait bien être pour Saë la clef qui mène aux secrets d'un passé oublié, et à son propre coeur.



"Poison et antidote sont les deux facettes d'une même pièce."




   Ce troisième tome est à la hauteur des précédents, on est pris dans l'histoire et j'ai été ravie de retrouver les personnages et plus particulièrement Saë.

   Cette fois-ci est l'occasion d'avoir un aperçu du royaume d'Ifen que l'on n'avait pas encore vu jusqu'ici. Ça permet d'avoir un autre aperçu que celui de donneurs de guerre, montrant une fois encore que tout les citoyens n'ont pas les mêmes opinions que leurs dirigeants.

   On a enfin un aperçu des Alchimistes des pierres, même si c'est assez succinct, et comme dans le tome deux, on voit beaucoup plus la magie des Alchimistes des âmes, par le biais d'Ethiel. Ethiel qui a d'ailleurs une sacrée évolution entre le premier et dernier tome, comme Saë.

   Il y a des réponses que l'on n'a pas dans ce dernier tome, et sur le coup, il faut avouer que ça m'a frustrée. Et finalement, je ne le suis plus du tout, parce que ça correspond à ce que fait passer le manga, que l'on n'a pas forcément besoin de connaitre son appartenance quand on a déjà une famille autour de nous.

   Le dénouement est peut-être un peu rapide, mais en cohérence avec une trilogie, qui se doit d'être assez succincte pour un tel univers.

   Cette trilogie, c'est aussi des messages et thèmes qui ne se cantonnent pas à la fiction. Ça parle d'empathie, d'appartenance, de souvenirs et du devoir de mémoire, de famille, de peur de l'inconnu, et encore bien d'autres, qui ont bien des échos dans notre réalité, ce qui rend le tout d'autant plus intéressant.

   J'ai franchement bien accroché à cette trilogie. Je ressors avec une impression de pas assez, pas parce qu'il manque des éléments dans les mangas, mais parce que l'univers est tellement riche, intriguant et prenant que j'adorerais pouvoir me replonger dans un autre tome sur celui-ci.


   En résumé, cette trilogie a vraiment été une très bonne découverte. Je ne suis pas du tout une adepte des mangas, et pourtant, je me suis laissée porter par cette histoire, cet univers riche et ses personnages, avec succès.



[Chronique] Alchimia, tome 2 – Samantha Bailly & Miya

Autrice & illustratrice : Samantha Bailly & Miya
Pages : 192
Titre original : Alchimia, tome 2
Prix : 7,50€ (papier), 4,49€ (numérique)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
Alchimia, tome 2

Résumé : Après avoir caché Idan sur l'Atelier, Saë doit maintenant utiliser l'alchimie sur lui enfin de prouver les bonnes intentions du jeune homme.

Ce qu'elle découvre laisse présager de grands dangers pour les alchimistes  !
Saë va devoir oeuvrer pour sauver son royaume, tout en protégeant Idan et ses terribles secrets  ! Comment Ethiel va-t-il réagir au rapprochement de la jeune fille et de son ennemi  ?




   Dans ce tome, on enchaîne juste après la fin du premier. On est toujours sur une bande de personnages dans un pays en guerre, qui se battent pour la survie de leurs croyances et de leur peuple. L'univers est aussi prenant que le premier et donne envie d'en apprendre plus, notamment sur le royaume d'Ifen.

   On en apprend plus sur les différents personnages, sur leur passé, ce qui permet de mieux les comprendre, notamment Idan. Chez Saë, on sent une évolution qui s'est mise en route chez elle, tout en gardant l'empathie qui la caractérise, ce qui en fait un personnage agréable à suivre.
   Encore une fois, on n'est pas sur du noir et blanc concernant les personnages, on est sur des nuances de gris, et c'est justement ce qui les rend plus intéressants.

   On a également quelques nouvelles questions qui se posent dans ce tome, donnant l'envie d'en savoir plus, d'avancer dans l'histoire.

   J'avoue en revanche que l'on ne voit pas encore d'Alchimistes des pierres, et je serais curieuse de les voir en action et d'en savoir plus sur eux.

   Les dessins sont toujours sympathiques, avec un chouette travail sur les vêtements et décors. 


   Et la fin, encore une fois, donne en quelques pages l'envie de savoir ce quoi il retourne, de connaitre la suite. Une nouvelle fois, un très bon moment passé avec ce manga ! 


[Chronique] Alchimia, tome 1 – Samantha Bailly & Miya

Autrice & illustratrice : Samantha Bailly & Miya
Pages : 200
Titre original : Alchimia, tome 1
Prix : 7,50€ (papier), 4,49€ (numérique)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
• Alchimia, tome 1

Résumé : Saë, une jeune alchimiste, sillonne le royaume d'Alchimia en bateau. Avec ses compagnons de voyage, elle utilise ses dons magiques pour collecter et protéger la mémoire de son peuple. Mais la guerre éclate avec Ifen, le royaume voisin qui voue un culte à la Nature. En pleine tourmente, Saë est sauvée par Idan, jeune soldat ifénien. Accusé de trahison et condamné à mort, il trouve refuge sur le navire de Saë. Alors que tout oppose les jeunes gens, le destin les pousse l'un vers l'autre...



"Ne jamais enfreindre le premier principe « un alchimiste doit toujours avoir l’autorisation d’autrui pour exercer son art. »"



   On part sur un univers franchement chouette, avec des pouvoirs liés à l'alchimie, différents selon la marque que les alchimistes portent sur le front à leur naissance. J'ai trouvé les pouvoirs très sympa à suivre, et plus particulièrement celui que l'on voit le plus dans ce tome, celui des Alchimistes des mots. Ces derniers peuvent ainsi faire en sorte de garder les souvenirs des gens qui le veulent dans des petits fioles, pour ne pas qu'ils tombent dans l'oubli. J'ai particulièrement accroché avec cette idée de pouvoir, un peu mélancolique tout en montrant l'importance de la mémoire.

   Concernant l'histoire même, on est sur un récit de deux pays en guerre à cause de croyances différentes, de la peur de l'inconnu. On est sur des intrigues de guerre donc mais aussi tout ce que cela implique, comme le fait de ne pas adhérer à toutes les idées de son peuple, l'entraide, apprendre à ne pas voir uniquement l'ennemi en face, mais aussi un autre humain quand ce dernier s'en montre digne.

   Ça se lit vraiment bien et j'ai été prise dans ce premier tome !



   Concernant les personnages, j'ai aimé suivre Saë, qui a au départ une certaine innocence, avec une part de naïveté, mais qui lui permet peut-être de mieux comprendre les autres, également grâce à son empathie. J'ai eu un peu plus de mal avec Ethiel de part sa façon de voir les choses un peu extrême, mais qui est en accord avec son envie de protéger les siens et son passé.

   Les dessins sont vraiment très chouettes. Je ne suis pas une grande fan généralement du style manga, mais on avait là des illustrations vraiment sympa en terme de vêtements et de décors notamment. J'ai aussi trouvé les compositions lorsque Saë utilise son pouvoir vraiment superbes !


   En résumé, ce premier tome a très bien fonctionné pour moi, alors que je ne suis pourtant peu attirée par les mangas. Un chouette manga de fantasy




[Chronique] L'illusion délirante d'être aimé – Florence Noiville

Autrice :
 Florence Noiville
Pages : 181
Titre original : L'illusion délirante d'être aimé
Prix : 17,50€ (papier), 6,50€ (poche), 12,99€ (numérique)

Résumé : Le syndrome de Clérambault est la conviction délirante, illusoire, d'être aimé de quelqu'un. Intéressée par les liens entre littérature, neurosciences et psychanalyse, la romancière et journaliste Florence Noiville illustre dans son nouveau roman les mécanismes et les répercussions de ce syndrome, qui peut entraîner vers la jalousie extrême, voire la folie meurtrière. Journaliste et écrivain, Laura Wilmote prend conscience qu'elle se trouve piégée par C., une ancienne amie d'enfance, devenue sa collègue : celle-ci s'habille pareillement, la harcèle de messages, distille de fausses informations sur internet. Peu à peu Laura se sent dépossédée de son identité, de sa liberté, d'autant plus violemment qu'elle est la seule à percevoir la relation infernale qui se joue malgré elle. C'est en interrogeant divers spécialistes qu'elle découvre les travaux du psychiatre Gaëtan Gratien de Clérambault. Comment sortir des filets d'une telle relation destructrice ? Comment ne pas se laisser contaminer par la folie ? L'illusion délirante d'être aimé nous offre un subtil et troublant jeu de rôles, et des retournements inattendus.



"Partir est devenu soudain le plus beau de tous les verbes."



   Ce roman est très différent de ce que je lis habituellement, mais ce fut finalement une lecture plutôt agréable.

   Ce livre m'a permis de découvrir le syndrome de Clérambault, le sujet de ce livre. C'est une maladie où le malade est persuadé qu'une autre personne l'aime et qui prendra n'importe quel signe pour une preuve de cet amour, et cela pouvant durer des années durant.

   Même si ce n'est pas une plume à laquelle je suis habituée, je l'ai trouvée vraiment agréable, et elle donne vraiment l'impression de lire un témoignage de quelqu'un sous une forme un peu plus narrée. Surtout, le roman nous laisser s'imaginer à la place d'une personne qui est le sujet de ce genre d'obsession d'une autre personne, atteinte de cette maladie, et ça doit tellement être oppressant et frustrant !
   C'est un livre qui se lit rapidement grâce à cela, on se demande si la protagoniste va réussir à se sortir de cette situation. 

   En bref, c'est une lecture qui change de ma zone de confort, puisque je ne lis presque jamais de littérature blanche ou générale, mais ce fut finalement une lecture, sans qu'elle ne soit inoubliable, franchement agréable à faire.




dimanche 8 novembre 2020

[Chronique] Nox – Eloïse Tanghe #PLIB2019

Autrice :
 Eloïse Tanghe
Pages : 325
Titre original : Nox
Prix : 19,90€ (papier), 5,99€ (numérique)

Résumé : Dans les couloirs glacés d’un asile, des voix chuchotent à votre esprit. Elles vous murmurent une destination, un village. Vous soufflent des images. Un lac cerné de neige. Une église souillée. Un brasier et les cris qu’il renferme. Elles vous content une histoire de sorcières. Vous narrent ses chapitres maudits. Sous un linceul de cendres, git une vérité que nul habitant ne pourra plus ignorer. Leurs secrets. Leurs peurs. La vôtre. Il est déjà trop tard. Bienvenue à Clairemont.


"Le pire c'est sûrement ça, cette omniprésence de la nuit, cette impression constante que la lumière ne reviendra pas, que l’obscurité va m'engloutir."




   Ce roman fut une lecture sympathique, dans un petit village où les croyances et les traditions sont bien ancrées, une histoire de sorcières.

   Théa cherche des réponses à ses questions dans le village de Clairemont. Seulement, c'est une place où les gens sont ancrés dans les croyances du passé, où l'inconnu et la différence font peur, comme à l'époque de la chasse aux sorcières. Et c'est ainsi qu'elle va rencontrer les autres protagonistes, Cléa et Elias, qui enquêtent sur une vieille légende du village.
   Honnêtement, je dois dire que je m'attendais à quelque chose de plus sombre en terme d'ambiance. Je pensais avoir quelque chose d'oppressant et je n'ai pas eu ce ressenti durant ma lecture. 
C'est sympathique à suivre et j'étais curieuse de ce qui allait se passer, mais je n'ai été pas autant immergée que ce que je pensais, malgré une construction qui fonctionne bien.

   Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages. J'étais comme à distance par rapport à eux, je n'avais pas de réelle empathie. J'ai un peu plus accrochée avec Théa et Elias, en revanche, il a fallu du temps avant que Cléa me paraisse plus agréable. 

   Pour la narration, j'ai apprécié le choix fait pour un des points de vue. Cela apporte une vision comme d'ensemble, tout en étant très mystérieux puisque que nous ne savons pas qui est réellement ce narrateur, le tout avec une écriture qui se détache des autres points de vue.

   Ce livre a une fin étonnante et inattendue, qui change de ce qui se fait habituellement. Un pari osé mais qui a plutôt bien fonctionné pour moi.


   En conclusion, une lecture que j'aurais pensé plus sombre et oppressante. Ce fut sympathique mais je m'attendais à plus. En revanche, une fin inattendue que j'ai apprécié pour son originalité par rapport aux romans dans le même genre.




Ce roman (#ISBN9782375680636) fait d'ailleurs partie des finalistes pour le Prix littéraire de l'imaginaire 2019 organisé par Booktubers App, que vous pouvez retrouver grâce à #PLIB2019.

[Chronique] La danse des ombres, tome 1 – Yelena Black

Autrice :
 Yelena Black
Pages : 332
Titre original : Dance of Shadows, book 1
Prix : 17,90€ (grand format), 12,99€ (numérique)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
• La danse des ombres, tome 1
La danse des ombres, tome 2

Résumé : Vanessa vient d'être admise à la prestigieuse académie du New York Ballet... après sa soeur, brillante élève, disparie il y a trois ans. Un drame qui hante chaque instant, chaque pensée, chaque geste de Vanessa. Entre deux répétitions acharnées de l'Oiseau de Feu, la jeune ballerine n'a plusqu'une idée en tête : se lancer sur les traces de Margaret. Au risque de se perdre elle-même en chemin...





"Elle dansait ce qu'elle ne pouvait exprimer par des mots. Pour ressentir l'émotion qu'elle ne savait pas montrer dans la vie. Danser permettait de vivre heureuse pour toujours, en un instant."





   Ce roman fut une très bonne surprise. N'en ayant jamais entendu parlé, je pensais que c'était un bouquin moyen mais j'ai vraiment passé un bon moment de lecture.

   On entre dans le milieu de la danse classique, aux côtés de Vanessa, dont la soeur a disparu du jour au lendemain. Elle va donc se mettre à suivre ses pas pour espérer la retrouver.

   J'ai aimé être plongée dans le monde de la danse classique, de suivre l'héroïne au fil de ses cours et de ses pas de danse. On retrouve plusieurs passages avec le personnage qui danse, avec les pas, les arabesques, permettant d'avoir un aperçu de ce que fait la danseuse. On est immergé dans son monde et j'ai trouvé ça très chouette. 
   On est sur une version un peu plus soft de ce monde, on retrouve finalement assez peu la forte compétition de ce milieu, mais cela permet de voir plutôt le côté passion de cette discipline. En revanche, on retrouve bien l'exigeance de ce milieu, notamment par le biais des professeurs.
   L'aspect fantastique qui s'ajoute par la suite est également très sympa, mais je ne vais pas trop m'étaler pour ne pas spoiler.
   En revanche, la partie enquête annoncée dans le résumé passe rapidement en arrière-plan, ce que je trouve dommage étant donné que c'était ce qui est dit comme l'objectif de l'héroïne.

   J'ai parfois eu du mal avec la protagoniste qui s'amourache bien vite pour un personnage, la rendant plus que naïve. Elle n'est pas désgréable à suivre pour autant car elle a des qualités comme la persévérance par exemple, mais je levais parfois les yeux au ciel quand elle était rendue aveugle par cette amourette.
   Pour ce qui est des autres personnages, les amis de Vanessa sont plutôt sympathiques à suivre, sur lesquels peut compter la protagoniste. Evidemment, des personnages détestables sont également présents, comme Josef et Zep avec lesquels j'ai eu plus de mal du fait de leur comportement envers Vanessa notamment.


   En résumé, une vraiment bonne lecture avec un aspect fantastique mystérieux, qui donne envie de connaître la suite.




[Chronique] Le Passageur, tome 2 : Le journal et le serpent – Andoryss

Autrice :
 Andoryss
Pages : 308
Titre original : Le Passageur, tome 2 : Le journal et le serpent
Prix : 15,90€ (papier)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
• Le Passageur, tome 2 : Le journal et le serpent


Résumé : C'est bientôt Noël.
Les enfants Soler ont emménagé à Paris. Matéo panse ses plaies. Luisa s'efforce de s'adapter à son collège pour surdoués. Et Diego protège les siens.
C'est bientôt Noël.
Le jour où Matéo s'inscrit dans son nouveau lycée, il croise une étrange fille rousse. Une fille qui menace son âme de Passageur. Une fille qui lui ressemble.
C'est bientôt Noël.
Mais dans le passé, où l'attire l'âme affamée, c'est l'été. C'est l'été dans Paris, occupé par les Allemands. C'est l'été, au sein de l'hôpital Sainte-Anne, où patiente, celle qui l'a convoqué. Une prophétesse aux pouvoirs terrifiants qui le veut pour messager. Pour Matéo, le temps est compté. Car il est le Passageur, et s'il n'accomplit pas sa mission, ce n'est pas seulement sa vie qu'il risque, mais celle d'une fille rousse de l'autre côté du voile, mais celles des milliers de personnes qui se battent au nom de l'humanité...



"Ses mots sont étrangers, mais ils résonnent en moi. Comme l'éclosion de mon pouvoir, c'est comme s'il y avait là-dessous une vérité enfouie que je refuse de voir. Ce n'est pourtant pas le moment d'être aveugle."



   J'avais bien accroché avec le premier tome, c'était donc avec plaisir que je me suis plongée dans ce nouveau tome.
   Cette fois-ci, on part durant la Seconde Guerre Mondiale. Une nouvelle fois, le protagoniste se retrouve entraîné par un fantôme, qui a besoin de son aide avant de partir dans l'autre monde.

   J'ai apprécié une nouvelle fois suivre les aventures du personnage de Matéo. D'autant plus que l'autrice change des éléments dans la construction du récit, de l'intrigue, par rapport au premier tome, ce qui permet de ne pas tomber dans la redondance. Ainsi, on a un fantôme différent du précédent dans le passé, mais aussi de nouveaux éléments dans le présent. 

   Le roman nous plonge durant la Seconde Guerre Mondiale lors des voyages dans le temps, et plus particulièrement dans les asiles psychiatriques à l'époque. On a finalement qu'un rapide aperçu de ce qu'il passait à cette période dans ce genre de lieux, mais ce que l'autrice nous donne permet de se faire une idée de ce qui pouvait s'y dérouler.

   Une nouvelle fois, l'autrice se sert de ce roman pour parler de certains sujets. Dans le tome précédent, on avait notamment les discriminations vis-à-vis des gens du voyage. Cette fois-ci, elle se penche sur le harcèlement scolaire. C'est un sujet important, et il permet également de renforcer dans le roman les relations entre Matéo et sa soeur, ce que j'ai trouvé touchant.

   Concernant les personnages, j'ai bien aimé l'arrivée de nouveaux personnages, plus particulièrement celui du fantôme de ce tome. C'était intéressant de la découvrir, de connaître une partie de son histoire, tout en ayant une touche de mystère du fait du caractère spécial qu'elle a par rapport au fantôme du tome précédent.


   En conclusion, un second tome tout aussi sympathique que le premier. On retrouve les éléments qui ont fonctionné dans le tome précédent, tout en ayant une touche de renouveau qui permet d'éviter la redondance et permet également de garder notre curiosité pour l'histoire que l'on suit.






vendredi 6 novembre 2020

[Chronique] Cruelles – Cat Clarke

Autrice :
 Cat Clarke
Pages : 419
Titre original : Torn
Prix : 17,90€ (papier), 12,99€ (numérique)

Résumé : Lors d'un séjour avec sa classe en Ecosse, Alice et sa meilleure amie Cass sont coincées dans une cabane avec Polly, l'asociale de service, Rae, la gothique aux terribles sautes d'humeur et Tara, la reine des pestes. Populaire, belle et cruelle, cette dernière prend un malin plaisir à humilier les autres. Cass décide qu'il est grand temps de donner à Tara une leçon qu'elle n'est pas prête d'oublier. Va alors se mettre en marche une succession d'événements qui vont changer la vie de ces filles à jamais.


"Les mensonges par omission culpabilisent toujours moins."



   Cela faisait maintenant quelques années que ce roman traînait dans ma PAL, sans que je l'en sorte. Et le jour est enfin arrivé !
   On est sur une histoire de vengeance. Mais aussi de secrets. Une classe de jeunes filles part en séjour scolaire en Ecosse. Et certaines d'entre elles se retrouvent ensemble alors qu'elles ne peuvent pas supporter. Et un événement va venir tout chambouler.

   L'intrigue du roman me fait penser aux films un peu horrifiques pour/avec des adolescents. C'est le même genre d'histoire, et la même ambiance. Alors là, il n'y a pas de tueur fou qui se balade, mais en dehors de ça, c'est vraiment l'impression qui ressortait de ce bouquin. Donc si ce genre de film vous plaît, il devrait en être de même pour ce roman.
   Tout comme ce genre de films dont j'ai parlé, c'est un livre sympathique à lire, mais qui ne m'a pas transcendée. J'ai passé un bon moment, divertissant, à vouloir savoir ce qu'il allait advenir, mais ce n'est pour moi pas ma lecture de l'année. On retrouve les mêmes éléments avec les secrets, la vengeance, la peur, la culpabilité, celle qui veut que la vérité éclate et pas l'autre, ... Il n'y a rien qui est vraiment original à mon sens dans la construction du récit en comparaison.

   Les personnages sont plutôt intéressants à suivre, mais comme l'histoire, rien de trop original non plus. On a la peste, la fille presque invisible, la sérieuse, la marginale, ... 
   J'ai apprécié qu'on suive l'histoire sous le point de vue d'Alice, qui est une des moins désagréables à suivre. Elle a des regrets à propos de ce fameux secret, et c'est ce qui la rend plus agréable à suivre, qui crée de l'empathie pour elle, au contraire de Cass que j'ai trouvé particulièrement agaçante. J'ai également apprécié Rae que l'on voit pourtant peu, en revanche, j'ai eu du mal avec l'hypocrisie de Polly.
   Le thème de la culpabilité est d'ailleurs traité avec le personnage d'Alice. C'était intéressant à suivre, mais encore une fois, rien de novateur non plus.
   Pour ce qui est des relations entre les personnages, toujours rien de particulièrement original, d'autant plus concernant Alice et le frère de Tara. 

   En conclusion, je n'ai pas détesté ce roman. Ce fut une lecture divertissante, mais elle a à mon sens rien de novateur. Ce bouquin joue vraiment sur les mêmes codes que certains films d'horreur avec des adolescents en protagonistes, et c'est clairement les mêmes éléments que l'on retrouve tout au long de la lecture. Ce n'est pas un problème en soit, mais ayant vu quelques-uns de ces films-là, je ne peux pas dire avoir eu de surprises ou avoir été subjuguée par une originalité du récit. 
   Cela reste néanmoins, comme dit auparavant, une lecture loin d'être désagréable pour autant, et cela ne m'étonne pas que ce soit un roman qui plaise. Et je pense qu'il peut justement plaire à ceux qui aiment ce genre d'histoire de vengeance, de secrets et d'adolescents.



jeudi 22 octobre 2020

[Chronique] Le passeur – Lois Lowry

Auteur : Lois Lowry
Pages : 286
Titre original : The Giver
Prix : 16,00€ (grand format), 6,80€ (poche), 9,80€ (poche, édition de luxe), 5,99€ (numérique)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
• Le passeur 
• L'Élue
• Messager
• Le fils

Résumé : Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas. la désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveaux-nés inaptes sont "élargis", personne ne sait exactement ce que cela veut dire. Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir : c'est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait comment était le monde, des générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux, quand l'oeil humain pouvait encore voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux. Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, il se verra attribuer, comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté. Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordinaire l'attend. Un destin qui peut le détruire.




"Ce qu'il y a de pire quand on détient les souvenirs, ce n'est pas la douleur. C'est la solitude dans laquelle on se trouve. Les souvenirs sont faits pour être partagés."






   C'est une dystopie que j'étais très curieuse de lire, de par son résumé, mais aussi du fait que ce une dystopie "à l'ancienne" puisque ce roman est sorti dans les années 90.

   On découvre un monde où tout est réglé à la minute et au centimètre près. Le métier, les enfants, le compagnon, et encore bien des facteurs, tout est décidé par le conseil de ce village. Le choix n'existe pas, il n'y a pas de véritable libre arbitre concernant les choix importants de l'avenir. Rien que ça, ça ne montre une société pas spécialement attirante.
   Au fil des pages, on comprend vite que c'est encore plus que ça. Par le biais de Jonas, qui de part le rôle qui lui a été confié lors de la cérémonie des douze ans, on va voir tout ce que cette population ne connaît pas : la neige, le soleil, la chaleur du soleil, les saisons, les couleurs. Parce que oui, tout est réglé au point que la météo est inexistante, et les couleurs effacées au profit de la vision en noir et blanc, pour des raisons à peine croyables pour le lecteur. C'est ainsi une société presque effrayante (cela ne fait absolument pas peur lors la lecture, mais un monde comme celui-ci serait tellement plus triste quand on a connu ce que nous connaissons tous) qui est dépeinte dans ce roman.
   Et c'est là qu'intervient la révélation du personnage comme dans toute bonne dystopie. Le personnage, petit à petit, découvre toutes ces choses, si simples que nous connaissons, et se demande bien pourquoi les gens ne pourraient pas en profiter. Une vraie remise en question qui se fait petit à petit, alors qu'il cherche à comprendre ce qu'il a raté, et comment leur monde en est arrivé là, ce qui se passe en dehors de leur village.

   J'ai ainsi passé un bon moment avec cet univers. Cela change des dystopies que j'ai pu lire jusqu'ici, et le tout est bien mené. Il est vrai que je n'ai pas eu d'attachement pour le personnage de Jonas, qui est conforme à la société dans laquelle il est élevé : presque froid, contrôlé, obéissant, ... C'est d'ailleurs ce que je ressens sur ce qui ressort de ce roman, pas dans le sens où c'est mal écrit, mais comme si le roman était à l'image de la société qu'il dépeint.

   Jonas s'en détache petit à petit avec ses questionnements, mais cette personnalité, créée par cette société, ne m'a pas permis de totalement m'attacher à ce personnage. Il reste néanmoins touchant dans sa manière de voir les choses, de vouloir partager, de remettre en question ce qu'il ne comprend pas, et cela était plaisant à suivre.

   Concernant la fin, elle est presque étonnante pour le genre. On a l'impression que l'aventure ne fait que commencer, que c'est là que tout va passer à la vitesse supérieure, et c'est pourtant la fin. C'est un schéma déroutant, puisque l'on retrouve le personnage que dans le troisième tome (et je ne sais absolument pas quel est le laps de temps entre les deux), et que le second se focalise visiblement sur d'autres personnages et dans un autre lieu.


   En conclusion, j'ai bien aimé découvrir l'univers de ce roman. Il est original et change des dystopies que j'ai pu lire jusqu'ici. Il est bien construit et j'ai apprécié voir le fonctionnement, et voir le personnage découvrir puis remettre en question ce dont il prend connaissance.
   En revanche, je ne sais pas si je lirais pour autant la suite. Elle ne suit pas les mêmes personnages, mais cela n'est en soit pas forcément un mauvais point parce que cela ne m'a pas dérangée dans d'autres sagas. Mais le sentiment général, froid, contrôlé, à l'image de la société dépeinte dans le roman fait que je n'ai pas été vraiment investie émotionnellement dans ce tome, ce qui fait que je ne ressens pas le besoin de connaître la suite. Certainement que si je le trouve d'occasion dans un vide-grenier ou un magasin spécialisé à vraiment pas cher, je me laisserais tenter, mais sinon, je pense que je ne lirais pas la suite.





jeudi 10 septembre 2020

[Chronique] Je suis fille de rage – Jean-Laurent Del Socorro #PLIB2020

Auteur : Jean-Laurent Del Socorro
Pages : 536
Titre original : Je suis fille de rage
Prix : 23,90€ (papier), 9,99€ (numérique)

Résumé : 1861 : la guerre de Sécession commence. À la Maison Blanche, un huis clos oppose Abraham Lincoln à la Mort elle-même. Le président doit mettre un terme au conflit au plus vite, mais aussi à l'esclavage, car la Faucheuse tient le compte de chaque mort qui tombe. Militaires, affranchis, forceurs de blocus, politiciens, comédiens, poètes... Traversez cette épopée pour la liberté aux côtés de ceux qui la vivent, comme autant de portraits de cette Amérique déchirée par la guerre civile.






"Un maître a beau être gentil, il reste un maître. Tôt ou tard, il y aura toujours quelqu’un pour abuser du pouvoir qu’il a sur toi."





   On part sur une histoire en grande partie historique, qui romance des faits réels de l'Histoire des États-Unis, avec une toute petite touche de fantastique.
   Je dois dire que j'ai aimé découvrir ce roman puisqu'il m'a permis d'apprendre un certain nombre de choses sur un fait important pour les États-Unis : la guerre de Sécession.
   Ainsi, j'ai pu mieux comprendre pourquoi on entend si souvent cette guerre citée dans les romans ou séries américaines. Et j'ai trouvé ça d'autant plus intéressant parce que de ce conflit découle des conséquences qui marquent encore le pays aujourd'hui, ce que j'ai pu comprendre en lisant ce roman.     Je pense notamment pourquoi on parle de certains États du Sud plus conservateurs et racistes que d'autres, d'où vient le Ku Klux Klan, ...

   Le roman nous retrace donc, de manière romancée, ce qu'il s'est passé durant cette guerre, avec différents acteurs de celle-ci, les enjeux, motivations, avancements, ...
   On passe pour cela à une bonne dizaine voire quinzaine de points de vue, permettant d'avoir plusieurs façons de voir les choses sur ces événements, tout en ajoutant des extraits de documents historiques traduits par l'auteur.
   Pas trop de surprise sur le gagnant de ce conflit quand on voit le drapeau et le nom de l'un des camps, mais c'est intéressant de mieux comprendre ce que fut cette guerre qui a encore des impacts de nos jours.

   Pour ce qui est des personnages, pas d'attachement. On a un grand nombre de points de vue, ce qui fait que l'on ne peut vraiment s'attarder sur chacun, et on est plus, à mon sens, sur une transcription romancée des faits, des rôles, motivations et enjeux de chacun plutôt que sur une introspection sur ces personnages.

   Pour le côté fantastique, rapidement : c'est vraiment du second plan, donc ne vous attendez pas à plein de magie. Personnellement, cela ne m'a pas dérangée, sachant de quoi il retournait pour ce bouquin. C'était néanmoins une touche très sympathique, qui ajoutait à l'ambiance du roman et autour du personnage de Abraham Lincoln.


   En bref, sans que ce soit un coup de cœur, j'ai vraiment aimé lire ce roman. J'ai appris certaines choses sur les États-Unis, notamment sur le plan sociétal, tant historiquement que plus récemment, grâce à celui-ci, et il est très intéressant à lire pour cette raison !










Ce roman (#ISBN9782366294774) fait d'ailleurs partie des finalistes pour le Prix littéraire de l'imaginaire 2020 organisé par Booktubers App, que vous pouvez retrouver grâce à #PLIB2020.

mercredi 9 septembre 2020

[Chronique] Gone, tome 1 – Michael Grant

Auteur : Michael Grant
Pages : 586
Titre original : Gone
Prix : 19,30€ (grand format), 8,40€ (poche), 10,99€ (numérique)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
• Gone, tome 1
• Gone, tome 2 : La faim
• Gone, tome 3 : Mensonges
• Gone, tome 4 : L'épidémie
• Gone, tome 5 : La peur
• Gone, tome 6 : La lumière

Résumé : Imaginez. En plein cours d'histoire, ils sont en train de prendre des notes quand tout à coup... plus de professeur ! Affolés, ils sortent de classe et se rendent compte qu'il n'y a plus aucun adulte. Comme s'ils s'étaient évaporés. En fait, tous les êtres humains de plus de 15 ans ont disparu. Plus incroyable encore, ceux qui restent développent des super-pouvoirs mais ils ne parviennent pas encore à les maîtriser.Cette aventure extraordinaire est arrivée à Sam, 14 ans, et à tous les enfants de la petite ville californienne de Perdido. Passé la première période d'euphorie, les enfants doivent maintenant s'organiser pour survivre. Qui va s'occuper des bébés et des malades ? Comment trouver de la nourriture ? Autant de questions vitales à résoudre en urgence ! Sam devient malgré lui l'un des responsables de l'organisation mais, bien vite, il va devoir affronter d'autres chefs de bandes, aux idées beaucoup plus sombres.



"Tu ne peux pas mobiliser la peur quand ça te chante. Mais la colère, c'est de la peur dirigée vers autrui. La colère c'est facile."




   On entre dans une ville où soudainement, toutes les personnes de plus de quinze ans disparaissent sans crier gare. Forcément, toutes les habitudes sont bousculées, d'autant plus quand ils restent que de jeunes adolescents et des enfants pour gérer tout ce nouveau monde, et pour survivre.
   C'était intéressant de voir comment ces mineurs devaient faire pour se réorganiser afin de faire une mini-société, de voir comment ils devaient se débrouiller face à ces événements. Forcément, rien n'est simple et on part alors sur des rivalités entre clans.

   Ce bouquin, dans la façon dont les pouvoirs sont abordés, n'est pas sans me rappeler la série Heroes (sans le suspens incroyable que la série propose dans la première saison). C'était cool de découvrir quels genres de pouvoir auxquels on aurait droit dans cette saga, d'en savoir plus sur ce nouvel univers qui s'offre aux personnages.
   Ce tome n'est qu'une mise en bouche de ces pouvoirs. Les personnages ne les découvrent que petit à petit au fil des pages, et ce n'est qu'au dernier tiers qu'on commence à entrer dans le vif du sujet.
   De même, on a un mystère qui débute dans ce roman, sur l'origine de tout ça, et je suis curieuse de connaître la réponse dans les tomes suivants.

   Concernant les personnages, une nouvelle fois, pas d'attachement particulier à eux (j'ai l'impression que je répète souvent cette phrase ces derniers temps, oups). J'étais assez indifférente à eux, et c'est l'univers plutôt qu'eux qui m'a le plus intéressé.

   La fin prend en dynamique et entre dans le vif du sujet. Les pouvoirs prennent plus d'ampleur, bien que tout le monde ne soit pas encore au courant, et c'est là que les choses commencent à devenir véritablement intéressantes.


   En conclusion, un premier tome sympathique, mais qui sert surtout à mettre en place la découverte de ce nouvel univers par les personnages. Les pouvoirs commencent doucement mais sûrement à prendre la place dans l'intrigue, mais je pense que c'est plutôt dans le second tome que cela va véritablement commencer.



[Chronique] Zodiaque, tome 1 – Romina Russell

Autrice : Romina Russell
Pages : 468
Titre original : Zodiac, book 1
Prix : 16,60€ (grand format), 7,00€ (poche), 11,99€ (numérique)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
• Zodiaque
Zodiaque, tome 2 : L'étoile vagabonde
Zodiaque, tome 3 : Lune noire
Zodiaque, tome 4 (VO)

Résumé : Sur la planète du Cancer, comme dans le reste de la constellation du Zodiaque, l'astrologie régit la vie quotidienne. Pas de place pour les imprévus, et encore moins pour une catastrophe. Pourtant, Rhoma, jeune étudiante Zodaï, est hantée par de terribles visions. Personne ne la croit mais l'impensable se produit brutalement : une des lunes du Cancer explose. Raz-de-marée, pluies de météorites, tout l'univers de la jeune fille est plongé dans le chaos. Aidée de son mentor, le flegmatique Mathias, et d'Hysan, l'excentrique émissaire du signe de la Balance, Rhoma se lance alors dans une course contre la montre au travers de la galaxie pour prévenir les autres civilisations de la menace ancestrale qui plane sur elles. Car les douze signes du zodiaque étaient à l'origine treize... et, dans l'ombre, le dernier attend son heure. Celle de la destruction.



"Nous partageons le même univers mais nous vivons dans des mondes différents."




   On entre dans un univers que j'ai trouvé franchement cool, avec le concept des constellations et des signes astrologiques. L'univers est riche et original, c'est construit et ça donne vraiment envie d'en savoir plus sur tout ça, sur l'histoire de cet univers, sur le fonctionnement, ...

   Par contre, il faut avouer que l'histoire, bien qu'il se passe pas mal de choses, qu'on a des découvertes, des choses que l'on apprend, que l'héroïne voyage et permet ainsi d'en apprendre plus sur tout l'univers, arrivé à la fin, eh bien au final, on revient un peu à la situation initiale. Certes, on appris des choses depuis, mais c'est comme si tout ce qu'avait fait l'héroïne était vain, ce qui n'est pas commun.
   Ce que je peux en quelque sorte reprocher également est le fait qu'à quelques reprises, il faut six pages complètes pour tourner autour du pot ou arriver au même point, alors que tout aurait pu se terminer en une. Heureusement que cela ne s'est pas trop répété, parce qu'il faut avouer que ce n'était pas toujours passionnant de lire plusieurs pages à la suite pour en venir au même but.

   J'ai bien aimé suivre le personnage principal. Rhoma est investie dans sa tâche, malgré toute l'animosité et le peu de crédit qu'on lui accorde. Elle n'hésite pas à se jeter corps et âme dans ce qu'elle croit être la bonne chose, tout en ayant bien sûr, parfois des moments de doute. Et il y a de quoi, parce que littéralement personne ne la croit à part une personne, et se moque d'elle. Je n'ose imaginer la frustration que cela doit engendrer chez la protagoniste.
   En revanche, j'ai pendant un moment eu plus de mal avec un de ses compagnons d'aventure. On est sur une sorte de triangle amoureux et l'un des deux garçons qui attirent l'héroïne, Mathias, m'a gonflé pendant une bonne partie du roman. Il se sentait piqué dans son ego dès que Rhoma portait un peu d'intérêt pour le second, et il partait donc bouder, pour ensuite lancer des piques à cet autre "prétendant" dès que les deux se parlaient, et ça, à CHAQUE fois. Heureusement, cela s'est amélioré par la suite, parce que je dois dire que ce personnage avait un comportement immature pour son âge qui était agaçant durant ce temps-là.


   En conclusion, un roman qui offre un univers riche et chouette à découvrir, sur le thème des signes astrologiques et des constellations. J'ai aimé découvrir une partie de cet univers et suivre le personnage dans ses aventures, malgré quelques points un peu plus faibles à mon goût. Je suis à présent curieuse de voir ce qu'offre la suite.



mardi 8 septembre 2020

[Chronique] Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre – Ruta Sepetys

Autrice : Ruta Sepetys
Pages : 412
Titre original : Between Shades of Grey
Prix : 14,20€ (grand format), 8,20€ (poche), 7,49€ (numérique)

Résumé : Une nuit de juin 1941, Lina, quinze ans, sa mère, Elena et son petit frère, Jonas, dix ans sont brutalement arrêtés par la police secrète soviétique.
Au bout d’un voyage épouvantable de six semaines, presque sans eau et sans nourriture, entassés dans des wagons à bestiaux, ils débarquent au fin fond de la Sibérie, dans un camp de travail soviétique. Logés dans des huttes, sous alimentés, brutalisés, les déportés tentent de survivre et de garder espoir. Dans le kolkhoze, le travail de la terre est éreintant. Mais malgré la mort, la maladie, le froid, la faim et la terreur, Lina tient bon, soutenue par une mère exemplaire, son amour pour un jeune déporté de dix-sept ans, Andrius, et portée par sa volonté de témoigner au nom de tous et de transmettre un signe de vie à son père (condamné à mort dans un autre camp) grâce à son art du dessin et à l’écriture.


"Ce témoignage a été écrit pour laisser une trace ineffaçable et tenter l'impossible : parler dans un monde où nos voix ont été éteintes. [...]J'espère de tout mon coeur que les pages ici cachées feront jaillir de votre âme la source de compassion la plus profonde. J'espère aussi qu'elles vous inciteront à faire quelque chose, a en parler à quelqu'un. C'est le seul moyen de nous assurer que les hommes ne permettront pas au mal de se reproduire sous cette forme."

"Vous êtes-vous jamais demandé ce que vaut une vie humaine ? Ce matin-là, mon petit frère ne valait pas plus qu'une montre à gousset."




   J'avais pris une véritable claque avec le roman "Le sel de nos larmes" de la même autrice, et j'étais donc très curieuse de découvrir un autre bouquin de celle-ci, sur un sujet non moins important de l'Histoire.

   Celui-ci met en lumière la déportation qu'ont vécu près de vingt millions de personnes des pays baltes durant la Seconde Guerre Mondiale. On a parfois tendance à oublier (moi y compris), que cette guerre, ce n'était pas que les nazis qui ont commis des meurtres en masse. On le voit bien ici avec le cas de ce qu'a fait le NKVD à cette période sous le régime de Staline.
   Ainsi, l'autrice, après un travail de recherches, nous livre cette partie de l'Histoire avec des personnages fictifs. Par ce biais, elle permet de nous relater ce qu'ont vécu ces personnes, l'horreur et l'humiliation qu'elles ont subi parce qu'elles vivaient là où Staline voulait s'imposer, tout simplement.     Ce roman, comme le dit Ruta Sepetys, c'est redonner une voix à ces personnes, des années après ces événements, pour ne pas oublier leur histoire.

   Ce sont des passages durs auxquels nous faisons face. La peur, la faim, la soif, le cruel manque d'hygiène, entre autres, et ce sans compter la violence et les humiliations que les soldats infligent aux déportés. Les morts défilent et c'est en pleine face, en quelques phrases que l'on se prend l'horreur, qu'on se rend compte de l'atrocité dont l'homme est capable. La fin est encore plus violente, en découvrant les conditions de vie, les privations dans lesquels survivaient comme le pouvaient les déportés, entourés chaque jour de plus de cadavres.

   Cette histoire, nous la suivons grâce à Lina. Je ne me suis pas attachée à elle autant que les protagonistes de "Le sel de nos larmes" de la même autrice, ce qui fait que je n'ai pas eu la même intensité d'émotion. Néanmoins, elle permet de raconter cette histoire, à laquelle je n'avais juste qu'ici jamais prêté attention.
   On voit aussi qu'il y a, en elle et plusieurs personnes autour d'elle, l'envie de vivre, mais aussi l'espoir. Que malgré tout ce qu'ils endurent, la douleur et la perte, comme dit le titre, qu'ils n'ont pas pu tout leur prendre. (Attention, je ne diminue pas les actions commises contre ces personnes et ce qu'elles ont vécu, c'est un ressenti que j'ai eu avec une partie des personnages et qui me semble en accord avec les propos d'une des notes de fin l'autrice).


   En conclusion, un roman percutant. J'ai une préférence pour "Le sel de nos larmes" de la même autrice car ayant eu un peu fort attachement aux personnages de ce dernier, mais cela reste un roman qui raconte une histoire importante. Ruta Sepetys donne une nouvelle fois la parole aux survivants et aux gens perdus de tragédies plus méconnues, et c'est un grand merci que je lui adresse, pour me permettre de découvrir ces histoires, mais surtout, pour eux.