lundi 29 avril 2019

[Chronique] Le Dieu Oiseau - Aurélie Wellenstein #PLIB2019

Auteur : Aurélie Wellenstein
Pages : 336
Titre original : Le Dieu Oiseau
Prix : 16,90€ (grand format), 11,99€ (numérique)


Résumé : Un récit psychologique sombre et violent sur le traumatisme, la résilience, la vengeance. Un roman initiatique magistral.
Une île. Dix clans. Tous les dix ans, une compétition détermine quel clan va dominer l’île pour la décennie à venir. Les perdants subiront la tradition du « banquet » : une journée d’orgie où les vainqueurs peuvent réduire en esclavage, tuer, violer, et même dévorer leurs adversaires.
Il y a dix ans, Faolan, fils du chef de clan déchu, a assisté au massacre de sa famille. Sauvé par le fils du chef victorieux, Torok, il est depuis lors son esclave et doit subir ses fantaisies perverses. Sa seule perspective d’avenir est de participer à la compétition de « l’homme-oiseau », afin de renverser l’équilibre des pouvoirs en place et de se venger.
Qui du maître ou de l’esclave va remporter la bataille ? Quel enjeu pour les habitants de l’île ? Quel est le prix à payer pour la victoire ?



"À sa grande surprise, il réalisa qu'il voulait prolonger sa vie - même un bref instant... Qu'avait il donc fait pour mériter cet interminable calvaire ? "



   J'avoue que je ne me serais pas forcément tournée vers ce livre s'il n'avait pas fait parti des finalistes pour le Prix littéraire de l'imaginaire 2019 organisé par Booktubers App. Mais il faut dire que ce fut une bonne lecture, montrant que ce type de prix permet de faire de jolies découvertes vers lesquelles on ne se serait peut-être jamais tourné.

   On entre ainsi dans l'histoire de Faolan, jeune esclave du fils du chef du village du Bras de fer, clan vainqueur de la compétition ayant lieu tous les dix ans et ayant pour conclusion le banquet où le clan perdant se voit dévoré de manière bestiale et sauvage. Faolan est un rescapé du dernier clan perdant, et nous arrivons quelques semaines seulement avant la prochaine compétition.

   On est vite pris dans l'histoire, on est curieux d'en apprendre plus sur cette macabre tradition et la compétition qui la précède. Faolan échappe plusieurs fois de la justesse à la mort dès le début, et bien qu'on se doute qu'il ne mourra pas dans les premières pages du roman, on ne peut que être intrigué par la manière dont il pourra bien se sortir de ces situations.
   Le principe n'est pas sans rappeler les Hunger Games quand on survole en quoi consiste la compétition, mais l'autrice s'en détache et y apporte sa propre intrigue et sa propre histoire.

   Tout le long, on a ainsi de l'action, du fait de cette compétition sauvage, mais on a aussi toute une dimension psychologique autour du personnage de Faolan. Il y a en effet tout un aspect sur la psychologie du personnage, sur le désir de vengeance, la culpabilité, et comment faire la balance entre ces sentiments, et à quels points ils peuvent être destructeurs. C'est quelque chose que l'on va voir se développer tout le long du roman, permettant de suivre l'évolution morale et psychologique du personnage vis-à-vis du contexte des événements.

   La violence est plutôt présente dans ce bouquin, et il y a des passages où le sang coule à flots. Cela ne m'a personnellement pas dérangée, étant une adepte des romans d'horreur, et ce même quand il y a du sang et autre, mais il est vrai qu'il peut mettre mal à l'aise certains lecteurs qui n'apprécieraient pas ce type de scène.

   J'ai plutôt bien apprécié les personnages, malgré par exemple l'envie de vengeance de Faolan. D'un côté, on comprend ce désir, mais d'un autre, nous voudrions qu'il fasse un autre choix, qu'il change les choses. On en apprend que peu au final sur les personnages : nous ne connaissons que la vie de Faolan liée à l'esclavage, qui correspond à la majorité de sa vie. Pour lui, cela tourne beaucoup autour de ceci et des épreuves, ce qui fait que nous ne connaissons pas beaucoup d'autres choses sur ce personnage. Un personnage donc sur lequel on ne sait pas beaucoup de chose, mais auquel on peut s'attacher de par son vécu.

   J'ai beaucoup aimé la réflexion, même si elle tient que sur la fin du roman, à propos des dieux que les humains inventaient parfois pour excuser certains de leurs actes. Cela pousse à la réflexion sur certaines croyances de l'homme, sur sa capacité à se voiler la face pour repousser la culpabilité. Cette idée n'est pas forcément développée dans le roman, mais cette réflexion fut très intéressante à découvrir.

   Concernant la fin, je ne m'étais pas attendue à celle-ci. J'ai eu une idée possible de ce que pourrait être la fin qu'en approchant de celle-ci, mais ce ne fut pas celle que l'on a dans le roman. Je dois dire que je ne sais pas quelle fin je préfère au final. Il est en revanche vrai que l'on peut deviner grâce à quelques éléments quelle peut-être la fin, mais c'est rarement ce que je cherche personnellement à faire, je préfère me laisser porter par l'histoire sans chercher à deviner la conclusion du bouquin.


   Pour conclure, j'ai plutôt apprécié ce roman, notamment pour sa dimension psychologique, et le côté assez violent et cru de l'oeuvre. On retrouve des réflexions autour de la culpabilité, et de ce que l'homme est capable de faire pour essayer de la reléguer au second plan, ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant, bien qu'abordé que dans une partie du roman. Les personnages sont plus ou moins attachants, mais il est vrai que ce ne sont pas le point que je retiens le plus de ce bouquin, contrairement au point cité auparavant.


Ce roman (#ISBN9782367405827) fait d'ailleurs partie des finalistes pour le Prix littéraire de l'imaginaire 2019 organisé par Booktubers App, que vous pouvez retrouver grâce à #PLIB2019.


lundi 1 avril 2019

[Chronique] Les Chroniques lunaires, tome 1 : Cinder - Marissa Meyer

Auteur : Marissa Meyer
Pages : 416
Titre original : The Lunar Chronicles, book 1 : Cinder
Prix : 17,90€ (grand format), 7,90€ (poche), 12,99€ (numérique)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
• Les Chroniques lunaires, tome 1 : Cinder
• Les Chroniques lunaires, tome 2 : Scarlet
• Les Chroniques lunaires, tome 2.5 : L'armée de la reine
• Les Chroniques lunaires, tome 3 : Cress
• Les Chroniques lunaires, tome 3.5 : Levana
• Les Chroniques lunaires, tome 4 : Winter


Résumé : Les humains et les androids se pressent dans les rues bruyantes de la Nouvelle-Pékin. Une peste mortelle ravage la population. Depuis la lune, un peuple sans pitié observe la situation, en attendant de passer à l’attaque… Personne ne sait que le sort de la Terre ne dépend que d’une seule fille… Cinder est un cyborg, une mécanicienne très douée. Citoyenne de seconde classe, elle a un passé mystérieux, et vit avec ses désagréables belle-mère et belles-sœurs. Sa rencontre avec le prince Kai va la précipiter au cœur d’une lutte intergalactique. Partagée entre le devoir et la liberté, la loyauté et la trahison, elle doit découvrir les secrets de son passé, afin de protéger l’avenir de son monde.




"Il est plus facile de convaincre les autres que l'on est beau quand on en est soi-même persuadé."




   Cela faisait un long moment que je voulais découvrir ce roman, sachant parfaitement qu'il allait me plaire de part le résumé et les avis. Et je me suis enfin lancée, et je ne regrette absolument pas ma lecture que j'ai terminé en une journée, ce qui ne m'était pas arrivée depuis très longtemps !

   J'ai aimé découvrir cette réécriture du conte de Cendrillon, d'une manière propre à l'autrice. On retrouve des aspects du conte original, mais Marissa Meyer a apporté sa touche pour que cette histoire puisse se différencier de celle que l'on connaît. Et cela passe notamment par l'univers cyberpunk que l'on a tout du long de la lecture : Cinder est un cyborg, les androids et écrans interposés sont parties intégrantes de la vie quotidienne, la technologie y est prépondérante. J'ai beaucoup aimé retrouver ce genre d'univers tout le long du roman, un genre que je lis personnellement peu et sur lequel je devrais plus m'attarder.

   Concernant l'histoire elle-même, j'ai été complètement prise dedans, ayant dévoré le bouquin en une journée. Je l'ai trouvée prenante, avec des révélations qui nous sont faites au fur et à mesure et qui nous font découvrir tout un pan de l'univers créé par l'autrice et que l'on découvrira certainement encore plus dans les tomes suivants.
Une des révélations peut se deviner avant que l'un des personnages nous en fasse part, mais de ce côté, je pense que c'était voulu par l'autrice, l'indice étant plus ou moins décelable et compréhensible.

   Pour ce qui est des personnages, j'ai beaucoup aimé Cinder, Kai mais aussi Peony, qui était particulièrement adorable. J'ai aimé suivre ces personnages, et j'ai notamment apprécié de voir que l'autrice s'était détachée de l'idée des deux soeurs et de la belle-mère dédaigneuses, pour faire de l'une d'elle un personnage appréciable et empathique. J'ai apprécié voir Cinder avec un métier "d'homme" et s'en sortir parfaitement, sans avoir besoin de l'aider de personne. Cela faisait ressortir son côté débrouillard, que j'ai personnellement apprécié tout le long de ma lecture. Pour le personnage de Levana, j'avoue être curieuse d'en apprendre plus sur elle et sur son peuple, de comprendre la raison de leur façon d'être et de penser, mais aussi sur son fonctionnement.

   Toujours à propos de Cinder, en plus d'être le personnage principal de cette histoire, elle permet de montrer à quel point la différence peut faire peur. De même, à travers elle, on se rend compte que les préjugés nés de la façon où on nous a appris à penser sont tenaces, parce qu'ancrés depuis le début en nous par nos parents mais aussi les autres autour de nous, entraînant une méfiance envers ce qu'on pense connaître alors qu'en réalité, nous n'en savons rien ou très peu. Cela nous permet de nous poser des questions sur le sujet de la différence et de l'étranger, un thème que j'ai apprécié voir abordé dans le roman.

   J'ai aimé suivre la fin, qui n'est pas sans rappeler celle du conte original de part quelques éléments, tout en se différenciant de bien des manières. Elle apporte de l'action et une tension dans les dernières pages, nous donnant envie de découvrir la conclusion du livre. Elle soulève aussi des questions dont l'on aura certainement des éléments de réponse dans le tome suivant, et permet d'introduire un futur personnage de l'un des tomes de la série, incitant à poursuivre la lecture de la saga.


   Pour conclure, je ne regrette pas d'avoir enfin lu ce roman, qui me donnait envie depuis un long moment déjà. Comme je le pensais, j'ai beaucoup aimé suivre Cinder dans ce monde aux airs cyberpunk, tout en retrouvant par quelques petits éléments disséminés ici et là le conte dont cette histoire s'est inspirée. Le tout se lit très facilement tout en abordant des thèmes importants par le biais du personnage principal, et j'ai hâte d'en savoir plus en lisant le prochain tome, afin d'avoir des réponses à certaines questions soulevées dans ce premier tome.