samedi 19 décembre 2020

[Chronique] Tupinilândia – Samir Machado de Machado

Autrice :
 Samir Machado de Machado
Pages : 512
Titre original : Tupinilândia
Prix : 23,60€ (grand format), 14,99€ (numérique)

Résumé : Tupinilândia se trouve en Amazonie, loin de tout. C'est un parc d'attractions construit dans le plus grand secret par un industriel admirateur de Walt Disney pour célébrer le Brésil et le retour de la démocratie à la fin des années 1980. Le jour de l'inauguration, un groupe armé boucle le parc et prend 400 personnes en otages. Silence radio et télévision.

Trente ans plus tard, un archéologue qui ne cesse de répéter à ses étudiants qu'ils ne vont jamais devenir Indiana Jones revient sur ces lieux, avant qu'ils ne soient recouverts par le bassin d'un barrage. Il découvre à son arrivée une situation impensable : la création d'une colonie fasciste orwellienne au milieu des attractions du parc dévorées par la nature. À la tête d'une troupe de jeunes gens ignorant tout du monde extérieur qu'ils croient dominé par le communisme, il va s'attaquer aux représentants d'une idéologie qu'il pensait disparue avec une habileté tirée de son addiction aux blockbusters des années 1980.

Avec humour, intelligence et une imagination foisonnante, l'auteur renverse les clichés des romans d'aventures et des films d'action tout en réfléchissant sur l'ambiguïté de la nostalgie, l'importance de la mémoire et les dangers du nationalisme.



"Nous ne renonçons pas facilement à ce que nous aimons."






   Le résumé nous laisse penser que nous allons suivre un archéologue qui se retrouve au fin fond de l'Amazonie dans une ville oubliée, remplie de fascistes qui se croient toujours sous le régime brésilien des années 80.
   Et bien, pour commencer, cette partie du roman intervient finalement assez tardivement. Ce roman se découpe en réalité plutôt en trois grandes parties.
   La première permet de mettre en contexte plusieurs aspects du roman, que ce soit comment un entrepreneur est arrivé à cette idée de parc d'attractions en pleine Amazonie, mais aussi un contexte politique pour mieux comprendre la situation politique, bien sûr, mais également sociale du pays. Cela peut paraître long à se mettre en place, surtout qu'on a beaucoup de descriptions, parfois même de choses inutiles, mais on comprend en arrivant dans les deuxième et troisième parties du bouquin que cette mise en place contextuelle permet de mieux appréhender, d'autant plus pour cette même troisième partie, le pourquoi du comment, et comment tout a pu en arrivé là. 
   Et en dehors du roman, cela permet également d'un peu mieux comprendre la situation politique et sociale actuelle du Brésil.

   Ensuite, la seconde partie concerne le parc lui-même. On a un vrai aperçu de ce microcosme, et l'importance des descriptions permet d'essayer de visualiser tout cet univers. J'ai plutôt bien aimé cette partie, de m'immerger dans un parc d'attraction à la brésilienne, avec une inspiration non cachée à l'oeuvre de Walt Disney. En parlant de Disney, ce dernier est abordé plusieurs fois, notamment dans la partie précédente, et j'ai trouvé ça intéressant. Je connaissais la majorité des informations données pour les avoir déjà rencontrées dans un documentaire, mais ça reste enrichissant de les voir dans le roman.
   Cette seconde partie du roman, finalement, correspond entièrement au début de la quatrième de couverture que l'on a, avec l'action qui commence à s'enclencher.

   Enfin, la dernière partie concerne enfin ce que laissait présager le résumé, avec comme protagoniste cet archéologue. J'ai franchement bien aimé, bien qu'avec encore de très nombreuses descriptions, puisqu'on entre dans une société totalement à la Orwell comme annoncé sur la quatrième de couverture. J'ai trouvé intéressant de voir comment on pouvait détourner quelque chose pour en faire une autre totalement différente de l'idée de départ. 

   Concernant les personnages, sans y être forcément attachée, puisqu'en plus on change selon les parties donc les périodes, j'ai apprécié les suivre et découvrir tout cet univers par leur biais.

   Un roman au final, avec lequel j'ai passé un agréable moment. Certes, je dois avouer que les descriptions sont plus que nombreuses, et de ce fait, il ne conviendra pas à tout le monde. Mais j'ai apprécié ce côté parc d'attraction, qui finalement se retrouve abandonné au milieu de la jungle. C'est une esthétique qui personnellement me fascine, de voir retomber entre les mains de la nature quelque chose où la vie a ou devait grouiller.
   On a une première partie qui s'avère assez longue, mais qui au final porte son sens dans la suite, et qui m'a permis d'en savoir plus sur la situation politique et sociale controversée du Brésil. Mais on passe à la vitesse supérieure à un moment, pour quelque chose de plus dynamique, avec en effet, des courses-poursuite à la Jurassic Park (mais sans les dinosaures, remplacés par des militaires extrémistes). 




[Chronique] Alchimia, tome 3 – Samantha Bailly & Miya

Autrice & illustratrice : Samantha Bailly & Miya
Pages : 192
Titre original : Alchimia, tome 3
Prix : 7,50€ (papier), 4,49€ (numérique)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
Alchimia, tome 3

Résumé : Afin de s'acquitter de sa dette envers Idan, Saë, épaulée par Ethiel, l'aide à s'échapper des geôles de Prima Mundi. À bord de l'Atelier, ils font cap vers Ifen pour ramener Idan parmi les siens. Dans l'espoir d'être graciés de cet acte de haute trahison, les deux fugitifs décident de prêter main-forte à Idan pour contrecarrer les plans de l'armée ifénienne et, peut-être, éviter un véritable génocide. Malheureusement, la tâche est loin d'être simple, car il leur faut persuader Isantana, l'épouse du terrible général Iyo, de concocter l'antidote au poison qu'elle a elle-même conçu pour éradiquer les alchimistes. Et le chemin jusqu'à Terrance, où se trouve la botaniste, est semé d'embûches...
Pourtant, au sein des terres ennemies avec Idan pour seul guide, cette mission pourrait bien être pour Saë la clef qui mène aux secrets d'un passé oublié, et à son propre coeur.



"Poison et antidote sont les deux facettes d'une même pièce."




   Ce troisième tome est à la hauteur des précédents, on est pris dans l'histoire et j'ai été ravie de retrouver les personnages et plus particulièrement Saë.

   Cette fois-ci est l'occasion d'avoir un aperçu du royaume d'Ifen que l'on n'avait pas encore vu jusqu'ici. Ça permet d'avoir un autre aperçu que celui de donneurs de guerre, montrant une fois encore que tout les citoyens n'ont pas les mêmes opinions que leurs dirigeants.

   On a enfin un aperçu des Alchimistes des pierres, même si c'est assez succinct, et comme dans le tome deux, on voit beaucoup plus la magie des Alchimistes des âmes, par le biais d'Ethiel. Ethiel qui a d'ailleurs une sacrée évolution entre le premier et dernier tome, comme Saë.

   Il y a des réponses que l'on n'a pas dans ce dernier tome, et sur le coup, il faut avouer que ça m'a frustrée. Et finalement, je ne le suis plus du tout, parce que ça correspond à ce que fait passer le manga, que l'on n'a pas forcément besoin de connaitre son appartenance quand on a déjà une famille autour de nous.

   Le dénouement est peut-être un peu rapide, mais en cohérence avec une trilogie, qui se doit d'être assez succincte pour un tel univers.

   Cette trilogie, c'est aussi des messages et thèmes qui ne se cantonnent pas à la fiction. Ça parle d'empathie, d'appartenance, de souvenirs et du devoir de mémoire, de famille, de peur de l'inconnu, et encore bien d'autres, qui ont bien des échos dans notre réalité, ce qui rend le tout d'autant plus intéressant.

   J'ai franchement bien accroché à cette trilogie. Je ressors avec une impression de pas assez, pas parce qu'il manque des éléments dans les mangas, mais parce que l'univers est tellement riche, intriguant et prenant que j'adorerais pouvoir me replonger dans un autre tome sur celui-ci.


   En résumé, cette trilogie a vraiment été une très bonne découverte. Je ne suis pas du tout une adepte des mangas, et pourtant, je me suis laissée porter par cette histoire, cet univers riche et ses personnages, avec succès.



[Chronique] Alchimia, tome 2 – Samantha Bailly & Miya

Autrice & illustratrice : Samantha Bailly & Miya
Pages : 192
Titre original : Alchimia, tome 2
Prix : 7,50€ (papier), 4,49€ (numérique)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
Alchimia, tome 2

Résumé : Après avoir caché Idan sur l'Atelier, Saë doit maintenant utiliser l'alchimie sur lui enfin de prouver les bonnes intentions du jeune homme.

Ce qu'elle découvre laisse présager de grands dangers pour les alchimistes  !
Saë va devoir oeuvrer pour sauver son royaume, tout en protégeant Idan et ses terribles secrets  ! Comment Ethiel va-t-il réagir au rapprochement de la jeune fille et de son ennemi  ?




   Dans ce tome, on enchaîne juste après la fin du premier. On est toujours sur une bande de personnages dans un pays en guerre, qui se battent pour la survie de leurs croyances et de leur peuple. L'univers est aussi prenant que le premier et donne envie d'en apprendre plus, notamment sur le royaume d'Ifen.

   On en apprend plus sur les différents personnages, sur leur passé, ce qui permet de mieux les comprendre, notamment Idan. Chez Saë, on sent une évolution qui s'est mise en route chez elle, tout en gardant l'empathie qui la caractérise, ce qui en fait un personnage agréable à suivre.
   Encore une fois, on n'est pas sur du noir et blanc concernant les personnages, on est sur des nuances de gris, et c'est justement ce qui les rend plus intéressants.

   On a également quelques nouvelles questions qui se posent dans ce tome, donnant l'envie d'en savoir plus, d'avancer dans l'histoire.

   J'avoue en revanche que l'on ne voit pas encore d'Alchimistes des pierres, et je serais curieuse de les voir en action et d'en savoir plus sur eux.

   Les dessins sont toujours sympathiques, avec un chouette travail sur les vêtements et décors. 


   Et la fin, encore une fois, donne en quelques pages l'envie de savoir ce quoi il retourne, de connaitre la suite. Une nouvelle fois, un très bon moment passé avec ce manga ! 


[Chronique] Alchimia, tome 1 – Samantha Bailly & Miya

Autrice & illustratrice : Samantha Bailly & Miya
Pages : 200
Titre original : Alchimia, tome 1
Prix : 7,50€ (papier), 4,49€ (numérique)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
• Alchimia, tome 1

Résumé : Saë, une jeune alchimiste, sillonne le royaume d'Alchimia en bateau. Avec ses compagnons de voyage, elle utilise ses dons magiques pour collecter et protéger la mémoire de son peuple. Mais la guerre éclate avec Ifen, le royaume voisin qui voue un culte à la Nature. En pleine tourmente, Saë est sauvée par Idan, jeune soldat ifénien. Accusé de trahison et condamné à mort, il trouve refuge sur le navire de Saë. Alors que tout oppose les jeunes gens, le destin les pousse l'un vers l'autre...



"Ne jamais enfreindre le premier principe « un alchimiste doit toujours avoir l’autorisation d’autrui pour exercer son art. »"



   On part sur un univers franchement chouette, avec des pouvoirs liés à l'alchimie, différents selon la marque que les alchimistes portent sur le front à leur naissance. J'ai trouvé les pouvoirs très sympa à suivre, et plus particulièrement celui que l'on voit le plus dans ce tome, celui des Alchimistes des mots. Ces derniers peuvent ainsi faire en sorte de garder les souvenirs des gens qui le veulent dans des petits fioles, pour ne pas qu'ils tombent dans l'oubli. J'ai particulièrement accroché avec cette idée de pouvoir, un peu mélancolique tout en montrant l'importance de la mémoire.

   Concernant l'histoire même, on est sur un récit de deux pays en guerre à cause de croyances différentes, de la peur de l'inconnu. On est sur des intrigues de guerre donc mais aussi tout ce que cela implique, comme le fait de ne pas adhérer à toutes les idées de son peuple, l'entraide, apprendre à ne pas voir uniquement l'ennemi en face, mais aussi un autre humain quand ce dernier s'en montre digne.

   Ça se lit vraiment bien et j'ai été prise dans ce premier tome !



   Concernant les personnages, j'ai aimé suivre Saë, qui a au départ une certaine innocence, avec une part de naïveté, mais qui lui permet peut-être de mieux comprendre les autres, également grâce à son empathie. J'ai eu un peu plus de mal avec Ethiel de part sa façon de voir les choses un peu extrême, mais qui est en accord avec son envie de protéger les siens et son passé.

   Les dessins sont vraiment très chouettes. Je ne suis pas une grande fan généralement du style manga, mais on avait là des illustrations vraiment sympa en terme de vêtements et de décors notamment. J'ai aussi trouvé les compositions lorsque Saë utilise son pouvoir vraiment superbes !


   En résumé, ce premier tome a très bien fonctionné pour moi, alors que je ne suis pourtant peu attirée par les mangas. Un chouette manga de fantasy




[Chronique] L'illusion délirante d'être aimé – Florence Noiville

Autrice :
 Florence Noiville
Pages : 181
Titre original : L'illusion délirante d'être aimé
Prix : 17,50€ (papier), 6,50€ (poche), 12,99€ (numérique)

Résumé : Le syndrome de Clérambault est la conviction délirante, illusoire, d'être aimé de quelqu'un. Intéressée par les liens entre littérature, neurosciences et psychanalyse, la romancière et journaliste Florence Noiville illustre dans son nouveau roman les mécanismes et les répercussions de ce syndrome, qui peut entraîner vers la jalousie extrême, voire la folie meurtrière. Journaliste et écrivain, Laura Wilmote prend conscience qu'elle se trouve piégée par C., une ancienne amie d'enfance, devenue sa collègue : celle-ci s'habille pareillement, la harcèle de messages, distille de fausses informations sur internet. Peu à peu Laura se sent dépossédée de son identité, de sa liberté, d'autant plus violemment qu'elle est la seule à percevoir la relation infernale qui se joue malgré elle. C'est en interrogeant divers spécialistes qu'elle découvre les travaux du psychiatre Gaëtan Gratien de Clérambault. Comment sortir des filets d'une telle relation destructrice ? Comment ne pas se laisser contaminer par la folie ? L'illusion délirante d'être aimé nous offre un subtil et troublant jeu de rôles, et des retournements inattendus.



"Partir est devenu soudain le plus beau de tous les verbes."



   Ce roman est très différent de ce que je lis habituellement, mais ce fut finalement une lecture plutôt agréable.

   Ce livre m'a permis de découvrir le syndrome de Clérambault, le sujet de ce livre. C'est une maladie où le malade est persuadé qu'une autre personne l'aime et qui prendra n'importe quel signe pour une preuve de cet amour, et cela pouvant durer des années durant.

   Même si ce n'est pas une plume à laquelle je suis habituée, je l'ai trouvée vraiment agréable, et elle donne vraiment l'impression de lire un témoignage de quelqu'un sous une forme un peu plus narrée. Surtout, le roman nous laisser s'imaginer à la place d'une personne qui est le sujet de ce genre d'obsession d'une autre personne, atteinte de cette maladie, et ça doit tellement être oppressant et frustrant !
   C'est un livre qui se lit rapidement grâce à cela, on se demande si la protagoniste va réussir à se sortir de cette situation. 

   En bref, c'est une lecture qui change de ma zone de confort, puisque je ne lis presque jamais de littérature blanche ou générale, mais ce fut finalement une lecture, sans qu'elle ne soit inoubliable, franchement agréable à faire.