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vendredi 26 mars 2021

[Chronique] Qui t'as tuée, Alice ? –Virginie Deniau

Autrice :
 Virginie Deniau
Pages : 343
Titre original : Qui t'a tuée, Alice ?
Prix : 16,90€ (papier), 5,49€ (numérique)

Résumé : La veille de la rentrée scolaire, Alec emménage avec sa mère dans leur nouvelle maison. En allant se coucher, une surprise l’attend dans sa chambre : une jeune fille désemparée, Alice, lui demande son aide.
Le lendemain, au lycée, il apprend qu’elle est morte il y a six mois. Pourquoi se trouvait-elle alors dans sa chambre ? Que lui est-il réellement arrivé ? S’est-elle suicidée, sans raison, comme le suggère la version officielle ? Quelqu’un l’a-t-il tuée ?
Pour répondre à l’appel au secours d’Alice, Alec va devoir élucider ces mystères et découvrir les secrets de ses camarades de classe.






   On part sur une histoire où une jeune femme revient d'entre les morts, sans se souvenir de la raison exacte de son décès. Il s'agit alors pour le personnage principal d'enquêter pour qu'elle obtienne enfin les réponses qu'elle cherche.

   Je dois dire que je ne m'attendais pas à ça. Je m'attendais à un roman d'enquête, à un thriller, et finalement, ça n'a pas été le cas. Les recherches passent au second plan, pour laisser la place à la romance qui a la part belle dans le roman. Les personnages ne pense même plus à cette affaire, tout ce qui compte est leur découverte l'un envers l'autre, la dynamique entre eux. Du coup, légère déception de mon côté, ne m'attendant pas à ce que la relation entre les personnages prennent autant d'ampleur, mais il conviendra à d'autres lecteurs. 

   J'ai eu aussi un peu de mal avec le personnage principal. Je pense que c'est quelque chose qui correspond plutôt bien à un adolescent de son âge, mais c'est quelque chose avec lequel j'ai de plus en plus de mal. Il décrit les jeunes femmes qu'il rencontre juste par leur physique ou l'attirance qu'il éprouve de fait de leur présence, et non pas pour leur personnalité, juste ce qu'elle dégage autrement que physiquement. Il oublie un peu rapidement ce qu'il se passe, en se disant que la personne est plutôt sexy et que ce serait plutôt sympa de sortir avec elle voire plus, et ce même s'il a déjà quelqu'un en vue. Oui, je reconnais que c'est probable comme façon de penser, mais c'est vraiment pas ce que je recherche.

   Le point final de l'histoire, une fois que l'enquête reprend enfin de la place, vers les derniers chapitres seulement, fonctionne, c'est le genre de dénouement que l'on peut attendre de ce genre de roman et qui marche, même si cela s'est fait très rapidement.


   En conclusion, un roman qui ne correspond finalement pas à ce que j'imaginais, et dans lequel j'ai eu du mal avec le protagoniste. Cela en fait pour moi une lecture qui ne me marquera pas, mais qui en revanche, peut plaire à autre public, qui chercherait une histoire entre amitié et amour entre adolescents.

jeudi 28 janvier 2021

[Chronique] Territoires – Olivier Norek

Auteur :
 Olivier Norek
Pages : 374
Titre original : Territoires
Prix : 18,95€ (papier), 7,60€ (poche), 7,99€ (numérique)

Dans cette série, ce livre est le tome (tomes indépendants) : 
• Territoires
Surtensions

Résumé : Depuis la dernière enquête du capitaine Victor Coste et de son équipe, le calme semble être revenu au sein du SDPJ 93. Pas pour longtemps, hélas ! L'exécution sommaire de trois jeunes caïds va les entraîner sur des pistes inimaginables. Des pains de cocaïne planqués chez des retraités, un chef de bande psychopathe d'à peine treize ans, des milices occultes recrutées dans des clubs de boxe financés par la municipalité, un adjoint au maire découvert mort chez lui, torturé...
et Coste se retrouve face à une armée de voyous impitoyables, capables de provoquer une véritable révolution. Mais qui sont les responsables de ce carnage qui, bientôt, mettra la ville à feu et à sang ? Avec ce polar admirablement maîtrisé, Olivier Norek nous plonge dans une série de drames terriblement humains et de stratégies criminelles - loin d'être aussi fictives qu'on pourrait le croire - où les assassins eux-mêmes sont manipulés.



"La violence crée la peur et la peur soumet les hommes."



   Le genre policier n'est pas forcément ce que je préfère, mais c'est quelque chose j'apprécie de temps en temps. 

   Après Code 93 du même auteur, j'ai voulu lire la suite des aventures du personnage de Victor Coste. Cette fois-ci, on part sur le thèmes des cités.

   Je dois dire que j'ai apprécié ce livre sans pour autant être transportée, mais pour être totalement honnête, cela est dû au fait que ce n'est pas le genre que j'apprécie le plus en général, et non pas parce que le livre n'est pas abouti ou qualitatif. 

   J'ai trouvé ce livre en revanche très intéressant. Une nouvelle fois, Olivier Norek montre la réalité de certains pans de notre société, et c'est ce qui apporte un vrai plus à ses romans. Là, on se rend compte de ce qu'il se passe dans ses cités, mais aussi leur fonctionnement, leur hiérarchie, mais pas seulement. On apprend aussi les dynamiques entre les cités et les politiques, et que tout ou presque est pensé entre les membres des deux côtés, que c'est mûrement calculé entre les deux parties. 

   Je n'ai pas beaucoup d'autres choses à dire en dehors de ce point, n'étant pas été totalement réceptive du fait du genre du bouquin, ce qui est totalement subjectif.


   En conclusion, un roman que j'ai apprécié lire pour la réalité qui est dépeinte dedans, mais je n'ai pas étant pour autant transportée par l'histoire, le genre du livre n'étant pas ma prédilection.




samedi 19 décembre 2020

[Chronique] L'illusion délirante d'être aimé – Florence Noiville

Autrice :
 Florence Noiville
Pages : 181
Titre original : L'illusion délirante d'être aimé
Prix : 17,50€ (papier), 6,50€ (poche), 12,99€ (numérique)

Résumé : Le syndrome de Clérambault est la conviction délirante, illusoire, d'être aimé de quelqu'un. Intéressée par les liens entre littérature, neurosciences et psychanalyse, la romancière et journaliste Florence Noiville illustre dans son nouveau roman les mécanismes et les répercussions de ce syndrome, qui peut entraîner vers la jalousie extrême, voire la folie meurtrière. Journaliste et écrivain, Laura Wilmote prend conscience qu'elle se trouve piégée par C., une ancienne amie d'enfance, devenue sa collègue : celle-ci s'habille pareillement, la harcèle de messages, distille de fausses informations sur internet. Peu à peu Laura se sent dépossédée de son identité, de sa liberté, d'autant plus violemment qu'elle est la seule à percevoir la relation infernale qui se joue malgré elle. C'est en interrogeant divers spécialistes qu'elle découvre les travaux du psychiatre Gaëtan Gratien de Clérambault. Comment sortir des filets d'une telle relation destructrice ? Comment ne pas se laisser contaminer par la folie ? L'illusion délirante d'être aimé nous offre un subtil et troublant jeu de rôles, et des retournements inattendus.



"Partir est devenu soudain le plus beau de tous les verbes."



   Ce roman est très différent de ce que je lis habituellement, mais ce fut finalement une lecture plutôt agréable.

   Ce livre m'a permis de découvrir le syndrome de Clérambault, le sujet de ce livre. C'est une maladie où le malade est persuadé qu'une autre personne l'aime et qui prendra n'importe quel signe pour une preuve de cet amour, et cela pouvant durer des années durant.

   Même si ce n'est pas une plume à laquelle je suis habituée, je l'ai trouvée vraiment agréable, et elle donne vraiment l'impression de lire un témoignage de quelqu'un sous une forme un peu plus narrée. Surtout, le roman nous laisser s'imaginer à la place d'une personne qui est le sujet de ce genre d'obsession d'une autre personne, atteinte de cette maladie, et ça doit tellement être oppressant et frustrant !
   C'est un livre qui se lit rapidement grâce à cela, on se demande si la protagoniste va réussir à se sortir de cette situation. 

   En bref, c'est une lecture qui change de ma zone de confort, puisque je ne lis presque jamais de littérature blanche ou générale, mais ce fut finalement une lecture, sans qu'elle ne soit inoubliable, franchement agréable à faire.




lundi 18 mars 2019

[Chronique] Chrono mortel - Gaël Tomaz

Auteur : Gaël Tomaz
Pages : 464
Titre original : Chrono mortel
Prix : 13,00€ (papier), 2,99€ (numérique)


Résumé : Un braquage qui tourne mal, un assassin qui s'acharne. Une victime qui fuit pour fouiller dans son passé à la recherche de la vérité. Et le temps qui court pour le capitaine Colano de la section recherches de Marseille. Qui est Audrey Barthes et pourquoi doit-elle mourir ? Et si les réponses, à toutes les questions qu'il se pose, se trouvaient tout simplement dans le coffre d'une voiture, de l'autre côté du Rhône ?







Merci à l'auteur pour ce service presse.
   Nous plongeons directement dans l'enquête, en découvrant un corps dans le coffre d'une voiture, un procédé plus communément appelé "barbecue" dans le milieu. Mais pour quelles raisons ? Trafic de drogue ? Ou serait-ce plutôt lié au braquage ayant lieu dans une boulangerie ? C'est ce que l'on va découvrir dans le roman.

   L'auteur ayant été anciennement gendarme au sein de la police judiciaire, on comprend vite que même si l'histoire est une fiction, on aura des éléments réels, notamment pour les différentes unités mobilisées ou pour des parties de procédure. Cela permet ainsi d'en savoir plus sur le milieu de la gendarmerie, mais aussi sur les forces de l'ordre en général lors d'enquêtes judiciaires, et cela est plutôt intéressant. Néanmoins, je dois dire que cela m'a peut-être parfois perdue, puisqu'on retrouve énormément d'acronymes, qui ne sont pas forcément simples à appréhender quand on n'est pas familier avec eux.

   Concernant l'histoire, on est plongé dans une enquête qui se révèle plus dense et plus complexe que prévue, permettant de suivre l'intrigue du début à la fin avec intérêt. On suit cette histoire selon différents points de vue, permettant d'aborder l'intrigue sous différents angles : de celui de l'enquêteur, de la victime, ou encore des criminels.  Le thème abordé est d'actualité, et j'ai apprécié pouvoir le voir dans ce roman.

   Pour ce qui est des personnages, j'avoue que je ne me suis identifiée à aucun d'entre eux. Ils étaient nombreux, de ce fait, certains avaient des contours plutôt flous, ne sachant si c'était bien la même personne dont l'on parlait (parfois les personnages sont désignés par leur prénom, d'autres fois par leur nom de famille), ou parce qu'ils étaient assez secondaires à l'intrigue. D'autres étaient bien présents et identifiables, mais je n'ai personnellement su m'y attacher.

   Il y a un point qui m'a parfois rendue confuse, c'est la construction des dialogues. Elle est assez inhabituelle, et je dois dire que cela m'a parfois rendue la compréhension plus difficile, non pas de l'intrigue et de ce qui tournait autour, mais pour savoir qui était en train de parler. L'absence de verbes de parole (ce qui ne pose pas forcément de problème en soit) ne m'a pas aidée, et j'avoue avoir parfois dû revenir quelques lignes en arrière afin de vérifier si j'avais bien compris qui était le locuteur.

   Un petit point négatif à soulever : une présence de plusieurs fautes de grammaire. Cela ne gêne en aucun cas la compréhension de l'histoire, mais elles restent néanmoins présentes.

   Concernant la fin, j'ai apprécié la découvrir. On comprend les enjeux derrière tout ce qu'on a suivi ainsi que le titre du roman. L'action est présente, on ne sait quel en sera le résultat. J'avoue avoir été étonnée du temps de réaction de certaines entités haut placées face aux circonstances, mais on comprend que c'est malheureusement la procédure dans la vie réelle, malgré l'urgence d'une situation. On a l'envie de découvrir le dénouement de cette histoire, de savoir jusqu'où ça ira, et j'ai aimé pouvoir lire cette fin.


   Pour conclure, je suis personnellement mitigée autour de cette lecture. J'ai eu du mal avec la construction des dialogues qui m'a parfois perdue et je me suis pas attachée aux personnages. Néanmoins, de part son ancienne profession, on en apprend plus sur le système judiciaire français, sur différents services qui le compose, et cela est intéressant à voir malgré le nombre plutôt important d'acronymes au fil des pages. J'ai personnellement était plus emballée par la fin, et j'ai apprécié le thème choisi par l'auteur. Je pense simplement que cette lecture n'était pas forcément pour moi, et que le roman saura trouver son public.


jeudi 20 décembre 2018

[Chronique] Risk - Fleur Ferris

Auteur : Fleur Ferris
Pages : 312
Titre original : Risk
Prix : 17,00€ (papier), 9,99€ (numérique)

Résumé : Taylor et Sierra sont meilleures amies depuis toujours. Même si Taylor en a parfois un peu marre : pourquoi est-ce toujours Sierra qui obtient tout ce qu'elle veut ? Notamment ce Jacob Jones, qu'elles ont rencontrées ensemble sur un chat en ligne. Évidemment, c'est Sierra qui, encore une fois, décroche un rendez-vous ! Mais le lendemain, Sierra ne rentre pas. Le jour suivant, toujours pas de nouvelles... Son amie a une fâcheuse tendance à vivre comme bon lui semble, sans forcément penser à prévenir les autres. Est-ce que Taylor ne s'inquiète pas pour rien ? Seulement au bout de trois jours, Taylor doit tout avouer aux parents inquiets, et les deux familles se retrouvent plongées dans un monde qu'elles n'auraient jamais cru connaître. Celui des enquêtes policières, des témoignages, des indices, de la recherche d'un ravisseur... ou d'un tueur ?



"J'aurais voulu être elle, et maintenant, je suis contente de ne pas l'être. Je me déteste."






   Cela commençait à faire un petit moment que ce roman m'attendait dans ma PAL, mais aussi qu'il me donnait envie. C'est donc avec une légère impatience que j'ai voulu savoir ce qu'il se cachait à l'intérieur des pages.

   On entre ainsi dans la vie de Taylor, jeune adolescente de quinze ans, qui va voit sa meilleure amie ne jamais reparaître du jour au lendemain. Seulement, cette dernière a disparu tandis qu'elle était allée à un rendez-vous avec un inconnu rencontré sur Internet...

   Je trouvais que le sujet abordé était intéressant, c'est pour cette raison que ce livre me tentait plus particulièrement. J'ai apprécié l'histoire que l'on découvre au fil des pages, et plus particulièrement du message qu'il faisait passer. Durant la lecture du roman, on suit Taylor dans une période de questionnements à propos de la disparition de sa meilleure amie, de ses doutes, mais aussi de la culpabilité et de la rancune. Tous ces sentiments mêlés à ce type d'affaires étaient présents au fil du roman, nous permettant d'imaginer un peu plus ce qu'il en retourne pour les proches d'une personne disparue. Le seul point qui m'a légèrement titiller, sans tout du moins déprécier ma lecture, était le fait qu'à un moment, les personnages souhaitent créer un site Internet, et que tout se déroule rapidement et sans encombre. Certes, ils vont finir par avoir l'aide d'un connaisseur en la matière, mais avant cela, les personnages arrivent à créer ce qu'ils souhaitent, nous donnant l'impression qu'ils le font sans problème. Seulement, j'ai un peu de mal à croire qu'ils ne rencontrent vraiment aucun souci, parce que la programmation, sauf quand on est un réel professionnel, c'est surtout un avancement par étapes et tâtonnements, avec des réussites mais aussi des erreurs, ça ne se fait pas en un claquement de doigt. C'est seulement une remarque anodine, mais que je tenais néanmoins à faire.

   Concernant les personnages, ce ne sont pas des personnages que je garderai en mémoire. Certes, je les ai plus ou moins apprécié, mais rien de particulier, malgré pourtant la situation qu'ils éprouvent. Ce fut notamment le cas avec Taylor, avec qui j'ai parfois un peu de mal, particulièrement au début. En effet, il y a un passage où elle est jalouse de sa meilleure amie, qu'elle connaît et côtoie en tant que telle depuis des années, et là elle se dit "Mince, je ne peux pas arrêter d'être son amie parce que sa mère connaît la mienne. Mince alors". Je veux bien comprendre qu'elle soit encore jeune, mais je trouve cette réaction un peu immature par rapport à son âge. De même, elle parle quelques heures avec inconnu, et hop, elle se dit amoureuse de lui. Pareil ici, j'ai eu un peu de mal lors de ce passage. Dans l'ensemble, cela allait pour les personnages, mais ce sont deux des passages qui m'ont fait un peu tiquer avec Taylor.

   Néanmoins, je ne regrette pas ma lecture, car j'ai trouvé le message derrière ce livre très intéressant, d'autant plus à l'ère d'Internet où tout le monde est connecté et où l'apparence prône, où on montre une partie de sa vie personnelle à travers les réseaux sociaux sans penser que parfois, il peut y avoir des personnes malveillantes. Heureusement, ce n'est pas toujours le cas, mais ici l'autrice nous sensibilise sur le sujet, notamment auprès des adolescents en leur faisant comprendre qu'il n'y a pas que des gens sympathiques sur Internet. J'ai trouvé le sujet plutôt bien abordé, avec les différents sentiments et émotions qu'éprouvent les personnages face à cette situation, et que c'était un sujet que l'on ne retrouvait pas toujours mais qui est pourtant important puisque d'actualité.

   Concernant la fin, elle ne finit pas en cliffhanger ou en révélations incroyables, l'autrice n'a pas cherché à jouer dessus, et cela n'était pas son but. J'ai trouvé le dernier chapitre beau dans la symbolique du moment, et plein de sens pour les personnages. Enfin, ce n'est pas l'histoire même, mais ayant l'habitude de lire les remerciements dans les bouquins, j'avoue avoir été étonnée de n'en trouver aucun, que l'autrice n'ait pas laissé de message en lien avec ce choix de message, avec l'histoire qu'elle a traitée (peut-être est-ce un oubli ou un choix dans la traduction française, mais cela me paraîtrait plutôt étonnant).


   Pour conclure, j'ai plutôt apprécié ce roman. Cela ne fut pas tant pour les personnages, auxquels je n'ai pas plus accroché, que pour le sujet traité, que j'ai trouvé bien abordé, et assez important dans la société aujourd'hui. Je pense qu'un roman avec une telle histoire peut être réellement intéressant à lire, et que celui-ci peut faire partie de ceux que l'on pourrait découvrir sur ce sujet.


samedi 17 novembre 2018

[Chronique] Par omission - Erin Kelly

Auteur : Erin Kelly
Pages : 480
Titre original : He Said/She said
Prix : 19,50€ (papier), 9,99€ (numérique)

Résumé : Au cours d'une éclipse totale de soleil, Laura et Kit ont été témoins d'un viol. Au procès, pour que l'agresseur de Beth soit condamné, ils ont omis une partie de la vérité. Mais Beth, peu à peu, s'est immiscée dans leur existence. Terrifiés par ses intrusions répétées, Laura et Kit ont déménagé, changé de nom, disparu des réseaux sociaux.
Aujourd'hui, Laura est enceinte. Quand Kit, en bon chasseur d'éclipse, s'absente pour les îles Féroé, elle sombre dans l'angoisse. Elle a eu raison de témoigner au procès, elle le sait. Mais quelque chose lui a échappé. Une chose qui menace de tout faire s'effondrer.









   J'ai lu ce livre dans le cadre de la Masse critique de Babelio, qui m'a permis de découvrir ce roman. Merci à eux. 
   On est dans un livre qui repose sur une affaire de viol, mais aussi sur une angoisse omniprésente.
   Nous entrons dans la vie de Laura et Kit, une vie qu'ils ont reconstruite sous une nouvelle identité. Pourquoi ? C'est ce que l'on va découvrir au fil des pages.

   Au début de ce roman, nous sommes dans le flou, nous ne savons rien de plus que ce que nous apporte le résumé. Les raisons de leur changement d'identité, ce qu'ils ont fait, ... Nous sommes durant le début de ce roman nous- même dans une certaine tension, ne sachant pas ce qu'il nous attend tout en sachant qu'il y a eu quelque chose d'important. 

   On alterne entre chapitres sous le point de vue de Laura et celui de Kit, et entre présent et passé. C'est grâce à cette alternance que nous pourrons connaître les différents enjeux et ce qu'il en retourne. 
   En ce qui concerne les personnages, mon avis sur eux a changé au fil des pages. Ils étaient intéressants à suivre, étant travaillés sous différents aspects. On ressent qu'ils ont été marqués par les événements qu'ils ont vécu, et l'autrice leur a donné des réactions cohérentes avec cela.

   J'ai apprécié suivre ce roman, à découvrir certains aspects d'un procès pour viol ainsi que savoir ce qu'il s'est passé exactement pour que les personnages en arrivent à une telle surveillance de leurs faits et gestes. 

   Concernant les moments qui se passent lors du procès, je les ai trouvé très intéressants, quoique déroutant. On voit ainsi comment un avocat fait pour défendre l'accusé du viol, comment il peut arriver à retourner chaque petit argument contre le plaideur. C'est presque terrifiant de voir tout se retourner contre la victime, mais c'est aussi impressionnant comment l'avocat arrive à le faire, et ce de manière à ce que les arguments qui semblaient incontestables le soient d'un coup beaucoup moins. On ne peut que vouloir protester face aux arguments qu'avancent et obtient l'avocat de la défense en faveur de son client, et je me suis moi-même retrouvée frustrée voire indignée par la tournure des événements, comme si je faisais partie de l'histoire. J'ai trouvé vraiment enrichissant de voir la dextérité qu'il faut aux avocats pour mener ce genre d'affaires, bien que cela soit affreusement frustrant pour la victime et ses proches. 

   Les éclipses ont une grande importance dans ce roman, on en aborde plusieurs fois et structure les grandes parties du roman. On découvre ce qu'il se passe quand on assiste à une totalité, et cela m'a réellement donné l'envie d'en voir une de mes propres yeux afin de l'expérimenter par moi-même.

   J'ai franchement bien aimé suivre ce roman, de découvrir l'ampleur des événements, de comprendre comment les personnages du roman en sont arrivés là où ils en sont. Concernant la révélation sur laquelle repose le résumé, je dois dire que je n'y avais pas du tout pensé. Et ce ne fut pas tant cette révélation qui me marqua, mais plus celles qui suivirent. Le roman prend à ce moment-là un véritable tournant, sans retour en arrière possible.


   Pour conclure, j'ai vraiment apprécié ma lecture. Elle permet d'en apprendre plus sur les procès de cas de viol, tout du moins au Royaume-Uni, ainsi que sur les éclipses de soleil. Cette lecture m'a aussi plongée par moments dans uns sorte de tension, comme celle que vivent les personnages. J'avais envie de savoir ce qu'il s'était passé pour que la situation soit celle que l'on découvre, et j'ai pu découvrir des événements qui parfois dépassaient l'entendement quand on connaît la raison de ces actes. En résumé, un roman que je recommande. 


dimanche 14 octobre 2018

[Chronique] Elizas - Sara Shepard

Auteur : Sara Shepard
Pages : 432
Titre original : The Elizas
Prix : 22,50€ (papier), 4,99€ (numérique)

Résumé : Une jeune femme, belle et fragile, un luxueux hôtel hollywoodien et un dangereux mélange d'alcools forts et de médicaments… Quand Eliza Fontaine, jeune auteure à succès, se réveille dans une chambre d'hôpital, il lui suffit d'un regard à ses proches pour comprendre qu'on la soupçonne d'une nouvelle tentative de suicide. N'a-t-elle pas été retrouvée ivre morte au fond d'une piscine alors qu'elle ne sait pas nager ? Pourtant, Eliza en a la certitude, cette fois, c'est différent. Ses souvenirs sont flous, sa mémoire se dérobe, mais elle se souvient d'une voix, d'un rire… Uniquement armée du roman qu'elle vient de terminer, et dans lequel semblent se mêler fiction et réalité, la jeune femme part à la recherche de ce qui s'est réellement passé. Car, s'il y a une chose dont Eliza est sûre, c'est qu'elle n'a pas sauté dans cette piscine. Quelqu'un a tenté de la tuer.



"J'ai besoin de fermer une porte, j'ai besoin d'obscurité, il faut que j'échappe à cette menace quelle qu'elle soit."






   Ce livre me tentait plutôt bien, de par le résumé mais aussi du fait que j'ai pu lire plusieurs tomes de Pretty Little Liars de la même autrice que j'avais franchement bien aimés, et ce fut vraiment une bonne lecture.

   On entre dans la vie de Eliza Fontaine, dont le livre Les Dés va paraître sous peu. Seulement, quelques temps avant sa sortie, elle va être retrouvée au fond d'une piscine alors qu'elle ne sait pas nager, et tout le monde pense qu'elle a voulu se suicider. Mais Eliza est sûre d'une chose, on l'a poussé, elle n'a pas sauté dans cette étendue d'eau.
   On va ainsi suivre Eliza à partir de ce moment-là, avec toutes les questions qu'elle se pose et la recherche de réponses. Elle veut à tout prix connaître la vérité, et faire comprendre à son entourage que ce n'était pas un accident, et qu'elle n'a pas tenté de mettre fin à ses jours.

   On alterne entre chapitres sous le point de vue de Eliza, et d'autres qui correspondent à des passages de son roman. Au fil des pages, on va ainsi découvrir deux histoires différentes, mais on va rapidement se rendre compte que son roman pourrait bien l'aider.

   On est pris dans l'histoire que nous offre Sara Shepard, à un point que parfois nous sommes perdus comme Eliza. On se retrouve à parfois ne plus savoir ce qui est la réalité ou la fiction dans le roman, à essayer de distinguer les deux. On veut pouvoir aider le personnage, lui parler, lui conseiller de faire ou de ne pas faire les choses. On veut qu'elle découvre la vérité, mais sans qu'elle ne se mette dans des situations qui dégénèrent alors que tout pourrait correctement se dérouler. On tourne les pages afin de découvrir la suite, tout comme Eliza, on veut connaître le fin mot de l'histoire : a-t-elle raison ou son esprit est-il malade et lui fait croire des choses qui n'existent pas ? 

   Le personnage principal est intéressant, du fait qu'elle change de ce qu'on peut lire habituellement. C'est un protagoniste particulier, qui a des attirances pour les choses assez morbides, et ainsi diffère de nos habitudes. On compatit pour ce qui lui arrive, du fait qu'une bonne partie des gens qu'elle connaît la pense à moitié folle, du fait qu'elle se retrouve presque seule face à tout le reste du monde.
   Les autres personnages sont plus difficiles à cerner, étant nous même dans les pensées de Eliza, et étant parfois influencé par son jugement puisque nous n'avons aucun autre point de vue. Les personnages du roman du protagoniste était eux aussi intéressants et pour certains touchants, et ils ont une importance non moindre dans l'histoire de Eliza.

   On retrouve dans ce roman la patte de Sara Shepard, les éléments qui lui sont propres. Ainsi, on a les thèmes de la paranoïa, mais aussi du mensonge, thèmes de prédilection de la célèbre série Pretty Little Liars. De même, on a à plusieurs reprises la mention de marques américaines, que ce soit pour la mode ou les voitures, mais aussi des personnages provenant d'un foyer favorisé. En effet, tout comme les filles des romans Pretty Little Liars, Eliza fait partie de la population qui a de l'argent, et qui n'a pas de problème pour s'assurer de manger et d'avoir un toit. 

   En ce qui concerne le dénouement du roman, je ne m'y étais pas attendue, ou plus exactement, je ne m'y serais pas attendue tant que les premiers éléments ne soient dévoilés. Sara Shepard ne nous livre pas toutes les réponses d'un coup, on avance dans l'intrigue en voulant connaître la vérité, et c'est à partir d'un certain moment dans le roman (assez lointain tout de même) que l'autrice nous le suggère et nous laisse la possibilité de rassembler les pièces du puzzle. Néanmoins, elle nous laisse des parts d'ombre qu'elle telles quelles jusque dans les toutes dernières pages du roman où elles nous révèlent les dernières réponses, tout en laissant une part de doute au lecteur, à pied d'égalité avec Eliza. 


   Pour conclure, j'ai beaucoup aimé cette lecture. On retrouve la patte de l'autrice que j'apprécie, et elle nous entraîne dans un thriller un peu différent de ce que l'on peut lire. Je ne m'étais pas attendue à cette dénouement et l'idée de cette intrigue était vraiment intéressante. On est pris entre réalité et fiction, avec parfois une difficulté à les dissocier ou à mettre les éléments à sa place. Sara Shepard ne nous livre pas toutes les réponses d'un coup, et laisse même une part de doute sur ce qu'est réellement la vérité, qu'on ne connaîtra, comme l'héroïne, peut-être jamais avec certitude. 



jeudi 9 novembre 2017

[Chronique] Transe - M.I.A. (livre dont on est le héros)

Auteur : M.I.A.
Pages : 490
Titre original : Transe
Prix : 22,45€(papier),5,49€(numérique)

Résumé : Vous vous réveillez, le corps couvert de sang et l’esprit confus, dans un bâtiment abandonné, aux fenêtres condamnées et aux issues verrouillées.
Pourquoi vous trouvez-vous ici, quel est cet endroit et comment vous en échapper ?

Un ennemi invisible, qui semble rôder à proximité, vous laisse des messages et des indices mystérieux, en rapport avec votre passé.
Pour survivre et comprendre les raisons de votre enlèvement, vous devez franchir les nombreuses zones qui vous séparent de la sortie, tout en élucidant les énigmes placées sur votre chemin.

À la frontière du roman et du jeu de rôle, Transe est un thriller où vos décisions influencent le déroulement de l’histoire et sa conclusion.
Parviendrez-vous à atteindre la dernière porte ?



"Il décide de chaque coup, quand vous ne connaissez même pas le nom et le but du jeu."




   Ce livre appartient au genre des romans dont on est le héros, et dans celui-ci, on plonge dans une atmosphère plutôt sombre.

  On commence par le réveil de notre personnage dans un bâtiment abandonné, et dès lors, ce pose plusieurs questions : que faisons-nous là, comment sommes-nous arrivés ici ? Des questions dont on obtiendra les réponses par la suite.

   On est dès le début bien ancré dans notre personnage, grâce à l'écriture choisi. Ici, pas de je ou de il, mais l'utilisation de vous dans la narration. Par exemple, au lieu de retrouver "Le bruit insistant de la pluie [me/le] sort d’un cauchemar sans fin, dépourvu de sens.", on aura "Le bruit insistant de la pluie vous sort d’un cauchemar sans fin, dépourvu de sens.", permettant de plus facilement se glisser dans la peau de notre personnage.

   Nous aurons l'occasion plusieurs fois de faire des choix, qui orienteront l'histoire en fonction de ce celui qu'on aura sélectionné (il faut d'ailleurs dire que la version ebook, du fait des liens directement sur les choix, permet de naviguer très facilement entre les sections sans risque de se faire spoiler par erreur). A nous alors de faire les bons pour essayer de survivre à la mésaventure dans laquelle on se trouve plongé ! Car les choix ont bels et biens des conséquences, et je dois avouer que je suis morte lors de l'un des derniers choix, et que j'avais de toute manière prises de mauvaise décision depuis un bon moment dans le livre, sans le savoir. 

   De ce fait, on participe à la mise en place de la personnalité de notre personnage, que l'on peut alors rendre méfiant, craintif, ou alors touche à tout par exemple, du fait des choix que l'on adopte au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire. Cela facilite d'autant plus l'attachement ou le lien qu'on développe avec le personnage. 
   Les aspects de la personnalité qui sont inscrits de manière non-modifiable et dès le début sont de même intéressants, et apporte un plus à l'histoire, car notre personnage a un handicap, que l'on peut choisir de surmonter ou non, mais qui reste toujours plus ou moins présent sans qu'on ne puisse rien y faire de plus.

   L'histoire m'a entraînée tout du long, je ne voulais pas lâcher le bouquin, afin de pouvoir savoir les réponses à nos nombreuses questions. Je l'ai trouvé enrichissante et intrigante, par son rythme, les recherches associées au livre (que j'ai trouvé vraiment instructives), et elle m'a tenu en haleine à chaque page. La construction est bien menée, on nous apporte des réponses, mais au compte-goutte et de manière sibylline pour nous intriguer encore plus, et nous rendre encore plus confus.
   Les éléments de l'intrigue étaient eux réussis, bien qu'il y en ait un dont je me suis douté dès le moment où il prend place dans l'histoire, et qui ne m'a donc pas surprise.

   On ressent de nombreux sentiments lors de cette lecture, que ce soit de l'espoir, de la confusion, de l'horreur, du malaise, de l'oppression, tout est fait pour essayer de nous mettre le plus possible dans l'ambiance du récit.
   L'atmosphère est du genre sombre, et nous immerge d'autant plus dans l'intrigue, avec la description des décors, de certaines situations, de certaines scènes, et peut plus d'une fois plonger dans une certaine angoisse sourde parfois dérangeante, mais adaptée au genre choisi.

   En plus des choix que l'on peut effectuer durant le livre, on trouve aussi des énigmes, qui nous sont souvent utiles dans certaines de nos décisions. Ne comptez pas sur les auteurs pour vous donner directement la réponse, il va falloir chercher un peu. Mais pas de panique, ils donnent le début de la résolution de l'énigme, ou la manière de la résoudre, permettant à quiconque qui s'en donne le moyen de les résoudre par lui-même.

   La fin, ou plutôt les différentes fins possibles, sont aussi bien menées, jusqu'au bout on espère survivre, alors qu'on a aussi des chances de mourir, si cela ne l'a pas déjà été auparavant. Des derniers choix s'offrent à nous pour conclure notre lecture et donc notre sort en fonction de nos choix, juste après qu'on a enfin les explications à notre situation et donc qu'on a enfin les clés pour comprendre l'intrigue.

   On a d'ailleurs un bonus dans le bouquin, qui permet de connaître vers un navigateur web qui vous donnera les réponses aux énigmes, mais aussi des annexes (conseil en lien avec l'intrigue, vidéo, photo, ...) mais surtout vous pourrez y retrouvez la mind-map ayant permis de construire le livre, chose que j'avais d'ailleurs eu l'intention de faire, avant de découvrir qu'on nous la proposait en bonus. La mind-map correspond au plan avec les différentes situations que l'on rencontre lors du récit, avec les conséquences qu'entraînent nos choix dans l'histoire, donc en gros, indiquent les différents chemins empruntables par le lecteur. Cela permet alors de découvrir comment avoir la meilleure fin, quels sont les choix les plus judicieux, et ainsi découvrir comment nous ont mené nos décisions, et quelles sont les éventuelles erreurs que nous avons pu commettre. Je conseille vivement de consulter cette mind-map lorsque vous avez fini votre lecture du roman, c'est vraiment intéressant à voir. 


En conclusion, j'ai adoré suivre notre personnage et de pouvoir choisir nos actions. De plus, le genre, le thriller, nous immerge vraiment dans le genre dont on est le héros, et la très bonne construction de l'histoire nous entraîne très rapidement dans l'intrigue qui nous tient en haleine. Cette lecture me tentait dès l'annonce officielle de sa sortie, et je ne regrette absolument pas de l'avoir découverte, c'est un livre que je recommande vraiment et que je n'hésiterai pas à offrir à ceux à qui elle pourrait plaire. L'écriture est vraiment bien dirigée, et donne envie de découvrir d'autres romans du duo d'auteurs cachés derrière le pseudonyme M.I.A., et j'ai même hâte de découvrir un autre thriller dont on est le héros de la part des auteurs que je me procurerai alors au plus vite si cela venait à se concrétiser.



dimanche 7 mai 2017

[Chronique] La fille d'avant - J.P. Delaney

Auteur : J.P. Delaney
Pages : 432
Titre original : The Girl Before
Prix : 21,90€ (papier), 15,99€ (numérique)

Résumé : Après un drame éprouvant, Jane cherche à tourner la page. Lorsqu'elle découvre le One Folgate Street, elle est conquise par cette maison ultra moderne, chef d'oeuvre de l'architecture minimaliste, parfaite. Mais pour y vivre, il faut se plier aux règles draconiennes imposées par son architecte, Edward Monkford, aussi mystérieux que séduisant. Parmi celles-ci : répondre régulièrement à des questionnaires déconcertants et intrusifs. Peu à peu, Jane acquiert une inquiétante certitude : la maison est pensée pour transformer celui qui y vit. Or elle apprend bientôt qu'Emma, la locataire qui l'a précédée et qui lui ressemble étrangement, y a trouvé une fin tragique.
Alors qu'elle tente de démêler le vrai du faux, Jane s'engage sur la même pente, fait les mêmes choix, croise les mêmes personnes... et vit dans la même terreur que la fille d'avant.




"Les menteurs n'ont pas le droit de pleurer."



   On commence le roman avec une simple phrase qui nous embrouille l'esprit : "1. Dresser la liste de tous les objets qui vous semblent indispensables.". Que répondrions-nous à la place du personnage ? On se pose nous-même la question, juste avant d'entrer dans l'histoire après ces premiers mots qui donne le ton.
   On comprend que l'on va suivre le livre avec deux points de vue, celui d'Emma, dans le passé, et celui de Jane, dans le présent. Deux personnages qui semblent différents et pourtant, vont vivre des choses plutôt similaires.

   L'histoire que l'on découvre semble sortir de l'ordinaire, avec cette maison, le One Folgate Street qui semble assez oppressant avec toutes les règles qui le dirige, et plus l'on avance, plus l'on a l'impression d'entrer dans un monde malsain et dérangeant. On découvre aux côtés de Jane son passé et sa vie quotidienne dans cette singulière maison, mais aussi ceux d'Emma, retrouvée morte dans cette maison. Certains éléments sont dévoilés sous le point de vue de Jane, mais d'autres, que cette dernière ne connait pas, sous celui d'Emma, tout ceci avec le fil conducteur de l'enquête menée par Jane. Néanmoins, un point à nuancer ici : la rencontre avec les personnages pour l'enquête de Jane semble parfois trop facile pour être probable. Un point minime, mais à noter tout de même.
   Au fil de l'intrigue, particulièrement après quelques centaines de pages, on se sait plus à qui se fier, quel personnage croire, où s'arrête la vérité et où commence le mensonge. Nous nous rendons compte que nous pensions connaître les personnages que nous suivions au fil du temps, mais qu'il n'en ait rien et que nous n'en savons pas plus que d'autres personnages, nous restons spectateurs de ce qui se joue devant nos yeux.

   Les personnages sont travaillés, chacun a sa propre personnalité, avec des qualités mais aussi des défauts, parfois dérangeants, mais caractéristiques du personnage. On nous dévoile l'humanité telle qu'elle est, avec les mensonges, les vices plus ou moins enfouis de chaque homme, qui côtoient d'autres sentiments plus nobles. De ce fait, il est vrai que je n'ai pu m'attacher à tous les personnages, avec certains que j'appréciais, mais aussi d'autres dont je me méfiais. On sent les changements psychologiques des personnages, certains bénéfiques, d'autres un peu moins, sans que l'on puisse rien y faire.

   Tout ceci est alors amplifié par la construction du récit, dont les chapitres sont découpés par les questions composant le questionnaire à remplir lorsque l'on veut être locataire de cette maison atypique. Des questions que nous nous posons nous-même, comme si nous étiez devant ce questionnaire. Certaines sont particulièrement étranges ou demandent de longues réflexions, et surtout on se demande : qu'est-ce que le propriétaire de la maison aurait voulu qu'on réponde ? Des questions qui ajoutent à la singularité et l'étrangeté du récit.

   La fin du roman permet de répondre à la plupart des interrogations soulevées par le récit et déjoue ce que nous pensions savoir des protagonistes de l'histoire. Et quand nous pensons que le livre est terminé, d'autres révélations, moindres cette fois-ci interviennent dans les dernières pages.


   En conclusion, j'ai beaucoup aimé ce roman, qui a imaginé un lieu bien précis et original où une très grande partie de l'intrigue se déroule. L'auteur a su mettre en place un contexte particulier, parfois pesant et dérangeant, presque malsain, créé par les personnages et leurs personnalités, ainsi que par la maison elle-même. De plus, on ne nous livre pas des personnages simples mais travaillés, qui bousculent nos idées que nous nous faisons sur eux au fil des pages. J'ai vraiment apprécié le fait d'être moi-même trompée par certains personnages, et de ressentir d'une certaine manière l'atmosphère dans laquelle on est plongé. La construction particulière avec ces questions m'a plusieurs fois interpellée, je ne savais ce que j'étais censée répondre à ces dernières, si je devais répondre ce que je pensais, ou essayer de répondre comme le propriétaire l'aurait voulu. Ce roman mérite amplement d'être dans la catégorie des thrillers psychologiques, puisqu'il m'a plus d'une fois retourné l'esprit et je le recommande absolument à ceux qui veulent voir leurs convictions sur l'intrigue et les personnages être balayées en quelques phrases !


jeudi 11 août 2016

[Chronique] Nuit blanche au lycée - Fabien Clavel

Auteur : Fabien Clavel
Pages : 256
Titre original : Nuit blanche au lycée
Prix : 9,90€ (papier), 7,99€ (numérique)

Dans cette série, ce livre est le tome 
• Décollage imminent
• Nuit blanche au lycée



Résumé : Je m'appelle Lana, Lana Blum.
D'accord, je ne suis pas un ange mais ce n'est pas une raison pour me coller le samedi après-midi au lycée ! Le proviseur, lui, a trouvé que si.
Ce n'est pas grave, car Jérémie avec qui je vais passer un week-end en amoureux m'a rejointe.
Nous avons échangé un baiser fougueux avant d'entendre un bruit bizarre. Dans le couloir il y avait un type en treillis, une arme de gros calibre à la main...





On retrouve donc dans cette histoire ayant lieu dans un lycée parisien le personnage de Lana Blum, adolescente cherchant assez souvent les embrouilles, collée un samedi après-midi dans son établissement scolaire à devoir nettoyer la salle de permanence alors que son copain doit la rejoindre à tout moment pour passer un week-end ensemble. Jérémie, le fameux copain rejoint alors Lana dans le lycée, seulement, ils se rendent compte qu'ils ne sont pas seulement en compagnie de la gardienne et de l'homme de ménage comme prévu, mais d'un groupe de militaires d'une compagnie de sécurité privée qui s'ajoute à tout ce monde. Seulement, Lana se rend compte qu'une compagnie de sécurité n'a rien à faire dans le lycée un samedi, et encore moins lorsque ses membres tirent sur elle et son copain tentent de quitter le lycée. La soirée qui devait se résumer à un concert puis à une nuit chez elle ne va alors pas se passer comme prévu, et surtout : que viennent faire ces hommes armés jusqu'au dents dans son lycée ?
Tout d'abord, il n'est pas obligatoire d'avoir lu le premier roman avec le personnage de Lana Blum "Décollage imminent", car seules quelques références, la plupart du temps avec quelques rappels, apparaissent dans ce livre. On nous donne l'apparence des personnages déjà rencontrés dans le premier roman, leurs caractères et relations, bref, tout ce dont il y a besoin pour comprendre l'histoire de "Nuit blanche au lycée".

Les personnages ne sont pas caricaturaux et ont chacun une personnalité distincte de celle des autres, nous donnant alors toutes une palette de personnages différents. On peut alors passer d'un personnage calme et réfléchi à un personnage violent et brusque, ou encore à un autre type de personnage. Une chose intéressante et appréciable, mais qui ne m'a pas permis de m'attacher plus que cela aux personnages principaux : je les aimais bien, mais pas de quoi en faire tout un truc, et si l'un venait à mourir, je n'aurais pas pleuré pour lui.
En revanche, on a le droit à une histoire assez rythmée, où le personnage principal essaye à tout prix de s'échapper à tout prix du lycée, pour finir par essayer de joindre la police, quitter le bâtiment étant devenu impossible. On la suit dans un récit où les idéologies de chacun prennent une certaine importance, au centre de l'acte se déroulant sous les yeux impuissants des différents personnages prisonniers. On se rend vite compte de la féroce conviction des attaquants, qui veulent accomplir leur but tout en sachant pertinemment qu'ils ont intérêt à masquer les preuves qui les relieraient à eux. On voit alors toute la haine qui peut habiter un être humain, une haine qui les consume presque et qui les forge en une personne cruelle et sans pitié.
Une chose qui aujourd'hui dans notre vie de tous les jours, où le terrorisme a encore une grande influence et commet encore des actes tous ignobles au nom de leur idéologie.
L'auteur nous mène facilement dans cette histoire, sous la narration de son personnage féminin Lana Blum, qui cherche à s'en sortir tout en voulant protéger les autres. On suit donc aisément le récit, par une écriture ni trop pesante, ni trop légère, afin de convenir au récit. L'auteur nous conduit tout le long, dans une histoire où l'on ne s'attend pas à tout et où l'on découvre les choses en même temps que le narrateur. On a même le droit à un petit retournement de situation, mais qui peut être deviné plus ou moins en amont.

En conclusion, une histoire plutôt bien construite et bien menée avec des personnages recherchés et tous différents, qui nous mène dans un récit quelque peu sombre où la haine des autres est bien présente. Un récit qui se révèle encore actuel dans notre société par le sujet choisi par l'auteur, différent de d'autres sujets souvent rencontrés.
Un livre, donc, qui ne se montre pas être un roman exceptionnel, mais qui est agréable à lire avec plusieurs points positifs, comme les personnages, le sujet choisi, l'intrigue globale et comment celle-ci est menée.