jeudi 22 octobre 2020

[Chronique] Le passeur – Lois Lowry

Auteur : Lois Lowry
Pages : 286
Titre original : The Giver
Prix : 16,00€ (grand format), 6,80€ (poche), 9,80€ (poche, édition de luxe), 5,99€ (numérique)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
• Le passeur 
• L'Élue
• Messager
• Le fils

Résumé : Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas. la désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveaux-nés inaptes sont "élargis", personne ne sait exactement ce que cela veut dire. Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir : c'est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait comment était le monde, des générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux, quand l'oeil humain pouvait encore voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux. Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, il se verra attribuer, comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté. Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordinaire l'attend. Un destin qui peut le détruire.




"Ce qu'il y a de pire quand on détient les souvenirs, ce n'est pas la douleur. C'est la solitude dans laquelle on se trouve. Les souvenirs sont faits pour être partagés."






   C'est une dystopie que j'étais très curieuse de lire, de par son résumé, mais aussi du fait que ce une dystopie "à l'ancienne" puisque ce roman est sorti dans les années 90.

   On découvre un monde où tout est réglé à la minute et au centimètre près. Le métier, les enfants, le compagnon, et encore bien des facteurs, tout est décidé par le conseil de ce village. Le choix n'existe pas, il n'y a pas de véritable libre arbitre concernant les choix importants de l'avenir. Rien que ça, ça ne montre une société pas spécialement attirante.
   Au fil des pages, on comprend vite que c'est encore plus que ça. Par le biais de Jonas, qui de part le rôle qui lui a été confié lors de la cérémonie des douze ans, on va voir tout ce que cette population ne connaît pas : la neige, le soleil, la chaleur du soleil, les saisons, les couleurs. Parce que oui, tout est réglé au point que la météo est inexistante, et les couleurs effacées au profit de la vision en noir et blanc, pour des raisons à peine croyables pour le lecteur. C'est ainsi une société presque effrayante (cela ne fait absolument pas peur lors la lecture, mais un monde comme celui-ci serait tellement plus triste quand on a connu ce que nous connaissons tous) qui est dépeinte dans ce roman.
   Et c'est là qu'intervient la révélation du personnage comme dans toute bonne dystopie. Le personnage, petit à petit, découvre toutes ces choses, si simples que nous connaissons, et se demande bien pourquoi les gens ne pourraient pas en profiter. Une vraie remise en question qui se fait petit à petit, alors qu'il cherche à comprendre ce qu'il a raté, et comment leur monde en est arrivé là, ce qui se passe en dehors de leur village.

   J'ai ainsi passé un bon moment avec cet univers. Cela change des dystopies que j'ai pu lire jusqu'ici, et le tout est bien mené. Il est vrai que je n'ai pas eu d'attachement pour le personnage de Jonas, qui est conforme à la société dans laquelle il est élevé : presque froid, contrôlé, obéissant, ... C'est d'ailleurs ce que je ressens sur ce qui ressort de ce roman, pas dans le sens où c'est mal écrit, mais comme si le roman était à l'image de la société qu'il dépeint.

   Jonas s'en détache petit à petit avec ses questionnements, mais cette personnalité, créée par cette société, ne m'a pas permis de totalement m'attacher à ce personnage. Il reste néanmoins touchant dans sa manière de voir les choses, de vouloir partager, de remettre en question ce qu'il ne comprend pas, et cela était plaisant à suivre.

   Concernant la fin, elle est presque étonnante pour le genre. On a l'impression que l'aventure ne fait que commencer, que c'est là que tout va passer à la vitesse supérieure, et c'est pourtant la fin. C'est un schéma déroutant, puisque l'on retrouve le personnage que dans le troisième tome (et je ne sais absolument pas quel est le laps de temps entre les deux), et que le second se focalise visiblement sur d'autres personnages et dans un autre lieu.


   En conclusion, j'ai bien aimé découvrir l'univers de ce roman. Il est original et change des dystopies que j'ai pu lire jusqu'ici. Il est bien construit et j'ai apprécié voir le fonctionnement, et voir le personnage découvrir puis remettre en question ce dont il prend connaissance.
   En revanche, je ne sais pas si je lirais pour autant la suite. Elle ne suit pas les mêmes personnages, mais cela n'est en soit pas forcément un mauvais point parce que cela ne m'a pas dérangée dans d'autres sagas. Mais le sentiment général, froid, contrôlé, à l'image de la société dépeinte dans le roman fait que je n'ai pas été vraiment investie émotionnellement dans ce tome, ce qui fait que je ne ressens pas le besoin de connaître la suite. Certainement que si je le trouve d'occasion dans un vide-grenier ou un magasin spécialisé à vraiment pas cher, je me laisserais tenter, mais sinon, je pense que je ne lirais pas la suite.





1 commentaire:

  1. Comme tu dis c'est un peu un dystopie à l'ancienne presque un classique dans le genre mais elle me tente aussi depuis un moment.
    Merci pour ce rappel.

    RépondreSupprimer

Un commentaire ?