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vendredi 11 juin 2021

[Chronique] Radium Girls – Cy

Autrice :
 Cy
Pages : 136
Titre original : Radium Girls
Prix : 22,00€ (papier), 15,99€ (numérique)

Résumé : La découverte du radium fait une entrée fracassante dans les États-Unis des années 1920.

L'élément miracle, découvert par Marie Curie, baigne l'Amérique de son aura phosphorescente.

1918, Edna Bolz s'installe aux côtés de Grace, Katherine, Mollie, Albina et Quinta devant les établis d'USRC. Elles vont y peindre minutieusement leur quota de cadrans de montres,avec cette peinture si spéciale qu'elle permet de lire l'heure dans le noir.

Lip. Dip. Paint.

Trois mots, trois gestes qui les mèneront à leur perte.



"Tu te rends compte, Grace ?
Le jour où on a peint notre premier cadran, le compte à rebours s'est lancé."



   J'étais très curieuse de découvrir ce titre, ayant suivi de loin son processus grâce aux vidéos et stories de Cy sur son travail. Et surtout, cette bande dessinée, je suis certaine qu'elle plairait à une amie, à qui je vais lui offrir !

   Comme l'a dit Cy, il ne faut pas s'attendre à une retranscription des événements comme on pourrait l'imaginer sur un fait historique. Elle a souhaité représenter ce groupe de femmes et la dynamique entre elles face aux événements. On les voit sur plusieurs années, découvrant petit à petit les tragiques conséquences des tâches qu'elles avaient dans leur travail avec le radium. Je dois avouer que je m'attendais pas tout à fait à ça, mais ça correspond totalement à ce qu'a voulu faire Cy.

   Je dois dire que je ne suis pas sensible au trait de Cy, et ce depuis le début que je suis son travail depuis quelques années déjà. Pour autant, j'aime beaucoup suivre le travail qu'elle fait, que ce soit pour voir comment elle travaille et les techniques qu'elle utilise (son travail sur les encres est vraiment magnifique). C'est véritablement différent de ce que j'aime normalement, mais pour autant, c'est vraiment avec plaisir que je regarde son processus, justement parce que c'est si différent. Et j'aime aussi son travail par ce qu'elle transmet notamment dans ses vidéos mais aussi ses publications d'oeuvres graphiques, avec par exemple son militantisme.

   Bref, tout ça pour dire que, malgré le fait que ce ne soit pas un trait qui me parle, j'ai beaucoup aimé les planches proposées. On est sur un superbe camaïeu de violets et magenta rehaussées du vert du radium, avec des planches aux crayons de couleur qui sont vraiment réussies. La technique choisie est vraiment agréable à regarder et l'ayant jamais rencontrée dans ce que je lis habituellement, j'ai beaucoup aimé voir le résultat. Les planches en pleine page sur les personnages qui sont frappés par la fatalité du radium sont frappantes et pourtant, elles ne montrent pas réellement ce qu'ils en aient, c'est plutôt une forme de symbolisme pour le représenter.

   On est plongé dans la vie et malheureusement, la dureté de ce que vivent ces femmes, et c'est fait avec brio. On a les éléments suffisants pour comprendre ce qui leur aient arrivé et l'impact qu'elles ont eu dans le droit du travail aux États-Unis. C'est un chouette hommage à ces femmes qui ont été oubliées, par un biais un peu différent de ce qu'on pourrait attendre d'une retranscription d'un fait historique, mais qui fonctionne parfaitement.

   Une chouette découverte que je conseille pour ceux qui seraient curieux de ces femmes et ce qu'elles ont apportés et vécus, ou ceux qui souhaiterait le voir par ce biais.


lundi 2 décembre 2019

[Chronique] Chasseurs d'Aurore - Samantha Bailly & Munashichi

Autrice, illustratrice : Samantha Bailly, Munashichi
Pages : 76
Titre original : Chasseurs d'Aurore
Prix : 19,99€ (papier)


Résumé : Au cœur de vallons verdoyants, rayonne la lumineuse cité de Coupelune. Mais perché dans un palais au dôme étincelant, le jeune empereur Fen, qui a pourtant tout pour être heureux, dépérit. On le dit atteint de la maladie qui se propage depuis des décennies : la mélancolie. Afin de le guérir, la jeune et courageuse Mune, accompagnée de son acolyte Janus et de son fidèle chat Hélios, va tout faire pour tenter de réussir l’impossible : braver le froid et les dangers du Norvif afin de ramener une aurore boréale, phénomène mystérieux aux pouvoirs merveilleux...





"Pour chasser la noirceur de la mélancolie, il faut laisser entrer l'inconnu dans sa vie."





Merci beaucoup aux éditions Nobi Nobi et à Samantha Bailly pour l'envoi !

   L'album me donnait très envie de part la beauté de la couverture, mais aussi parce que je suis assidûment Samantha Bailly sur les réseaux sociaux. Ce fut donc un plaisir de pouvoir le recevoir le jour de sa sortie.
   Dès l'ouverture du colis, j'ai pu voir à quel point l'album est grand ! Il est bien plus imposant que des bandes dessinées standards. Et quelle beauté !

   Dans ce conte, on va suivre Mune qui veut chercher un remède contre la mélancolie, car elle ne veut pas mourir et en a marre de rester à languir sans ressentir de joie. Ainsi, lorsque le jeune empereur fait envoyer des citoyens à la chasse aux aurores boréales, qui seraient supposément le remède contre la maladie de la mélancolie, Mune n'hésite pas à embarquer pour la région réputée hostile du Norvif. Une aventure et une quête à ses côtés, accompagnée de son fidèle chat Hélios et de son nouvel ami Janus dans des paysages froids et durs.

   J'ai été prise dans cette histoire, on a envie de savoir si les aurores boréales sont réellement le remède à une telle maladie, et comment les enfants vont y parvenir. Samantha Bailly aborde plusieurs thèmes dans ce conte, l'amitié, l'aventure, la découverte, les rêves, l'espoir, la bonté mais aussi l'envie, le tout avec poésie et magie. Évidemment, on aura aussi le thème de la mélancolie et l'idée de la routine parfois trop présente au sein de nos vies et cet album est une véritable invitation à la découverte et aux nouvelles expériences afin de toujours s'émerveiller.

   Je trouve d'ailleurs que la sortie de cet album, bien que cela soit un projet qui a commencé il y a plusieurs années, sort à un moment qui est en totale symbiose avec le thème du conte pour l'autrice. En effet, Chasseurs d'Aurore est paru alors que Samantha Bailly et son mari sont partis en voyage durant trois mois, sous la forme de quatre constellations (Canada, côte Est puis Ouest des États-Unis et enfin le Japon), pour vivre pleins de nouvelles expériences, de façons de vivre et de cohabiter, de découvertes (le tout est relaté sous la forme d'un journal de bord disponible sur le site Parenthèse). Bien que cela n'apporte pas grand-chose à la lecture, j'ai aimé ce parallèle entre l'histoire et les moments vécus lors de la sortie par l'autrice.

   Les personnages sont attachants, pour leurs rêves, leur envie de vivre et le partage entre eux. Ils sont là l'un pour l'autre bien que leurs objectifs divergent. Pendant un instant, on a envie d'être eux, de vivre la même chose, de faire les mêmes aventures à la quête d'aurores boréales. 

   Concernant les illustrations, elles sont à tomber par terre. Elles sont d'une beauté à couper le souffle et illustrent à merveille le texte de Samantha Bailly. Elles retranscrivent très bien ce que nous lisons, et l'illustratrice a fait un travail incroyable à ce niveau. Rien que pour les illustrations, cet album vaut le détour pour faire briller les yeux.

   Le seul petit point que j'ai un peu moins aimé, mais qui m'est tout à fait personnel, est la fin, ou tout du moins une partie. Il y a un élément, celui concernant le prince où j'aurais aimé savoir ce qu'il advient. Mais le message qui se libère lors des dernières pages, mais aussi tout le long du conte est beau et j'ai aimé ce qu'il transmet.


   Pour conclure, un très bel album que j'ai beaucoup aimé. On est pris dans cette jolie histoire, qui aborde différents thèmes avec de magnifiques illustrations. Un album pour petits et grands, à partager et à offrir, tout en nous invitant à découvrir chaque jour pour ne jamais affronter la tristesse de la mélancolie.


samedi 26 mai 2018

[Chronique] L'Homme gribouillé - Serge Lehman & Frederik Peeters

Auteur/Illustrateur : Serge Lehman & Frederik Peeters
Pages : 320
Titre original : L'Homme gribouillé
Prix : 29,95€(papier), 20,99€(numérique)


Résumé : A 40 ans passés, Betty Couvreur vit dans l'ombre de sa mère Maud, auteur de livres pour enfants. Pourtant, depuis des années, Maud subit l'emprise d'un terrifiant maître-chanteur, Max Corbeau. Betty l'apprend et se retrouve projetée dans une quête des origines en compagnie de sa propre fille, Clara. Voyage initiatique au pays des monstres et des merveilles avec au bout, peut-être, un secret venu du fond des âges.







"Il écrit un mot hébreu qui veut dire "vérité" sur son front, et le golem se met à vivre."





Merci aux éditions Delcourt et à lecteurs.com pour m'avoir permis cette découverte.
   L'Homme gribouillé est le genre d'ouvrage vers lequel je ne me serais pas forcément tourné, mais que j'ai vraiment apprécié.

   L'histoire nous emmène dans la vie de la famille exclusivement féminine des Couvreur, qui regorge de mystères tournant autour de l'aînée de la famille, Maud. Ce que va soudain découvrir Betty, ainsi que sa fille Clara, ce qui va s'ensuivre d'une quête sur les traces du passé de Maud. Mais ce passé semble plutôt étrange, puisqu'un homme-oiseau est à leur poursuite, sans empathie ni regret, à l'air plutôt dangereux.

   On est vite emporté dans ce récit, dans cette quête exécutée par Betty et sa fille Clara, qui ne sera pas sans encombres. On découvre à leurs côtés des éléments sur leur mère et grand-mère Maud, des éléments qui leur fait se poser des questions sur leurs propres origines, sur leur histoire familiale et sur Maud elle-même. On est pris dans l'intrigue, à vouloir savoir les motivations de l'homme-corbeau, les mystères entourant la famille Couvreur, mais aussi les réponses aux questions qui arrivent par la suite. On est pris dans ce voyage, un peu initiatique, avec les deux femmes, mais nous aurons aussi quelques scènes avec le mystérieux homme-oiseau.

   On pourrait penser au premier abord qu'il s'agit d'une histoire contemporaine sans aucun élément imaginaire, mais on voit vite que le fantastique et le fantasmagorique ont une place non négligeable dans le récit. On retrouve différents éléments de ce genre qui ponctue le récit, et font partie de quelque chose de grand, qu'on ne s'imagine pas encore dans les premières pages.

   Les différents femmes que l'on suit sont attachantes, que ce soit Clara ou Betty, voire Maud. Betty est une femme seule avec sa fille sans réels liens sociaux, qui semble se rechercher. On ressent un malaise qui l'habite et qui s'invite même dans ses cauchemars. Clara, adolescente, semble encore innocente, pleine de joie de vivre, qui n'a pas connu de coups durs jusqu'ici, et qui a hérité de l'imagination débordante de sa grand-mère. Cette dernière, bien qu'on la voit peu, est attachante aussi à sa manière, particulièrement dès lors qu'on connaît les raisons des choix qu'elle a pu faire.
Ces femmes sont le centre de l'intrigue, tout tourne autour d'elles, du début jusqu'à la fin.

   Les illustrations racontent à merveille cette histoire, toujours en noir, blanc et nuances de gris. Bien que je sois rarement attirée par l'unique noir et blanc dans les planches, cela correspondait parfaitement pour cette histoire. Elles étaient vraiment bien dessinées, avec des détails d'une finesse remarquable. On voyait notamment les animaux qui étaient superbes, mais aussi les petites marques de la vie qui passent, comme les rides. Cet ensemble crée une ambiance un peu étrange, mais aussi fantastique, en accord avec l'histoire, et nous permettant d'y plonger d'autant plus.

   La fin résout la plupart des questions que l'on se poser durant le récit, et surtout explique le passé et les choix de Maud. On est spectateur de quelque chose qui semble presque irréel, complété par la dernière page. Mais malgré ça, il est vrai que certaines des questions restent sans réponse, notamment quelques-unes tournant autour de l'homme-oiseau, qui peut ainsi nous laisser avec un voile d'incompréhension lors de la dernière page tournée.


   Pour conclure, j'ai franchement bien aimé cette histoire mais aussi les illustrations qui conviennent parfaitement au récit. Malgré quelques réponses qui restent malheureusement sans réponse, la fin répond en majorité à celles que l'on pouvait se poser, d'une manière fantasmagorique voire irréelle.
Une oeuvre que je recommande donc, bien qu'elle soit conséquente, tant au niveau des pages que du prix, achetée ou empruntée.



dimanche 31 décembre 2017

[Chronique] Locke & Key - Joe Hill & Gabriel Rodriguez

Auteurs : Joe Hill (auteur) & Gabriel Rodriguez (illustrateur)
Tomes de la série : 
• Tome 1 :Bienvenue à Lovecraft
• Tome 2 : Casse-tête
• Tome 3 : La Couronne des ombres
• Tome 4 : Les Clés du royaume
• Tome 5 : Rouages
• Tome 6 : Alpha et Oméga
Prix : 19,90€ (un tome) ou 29,90€ (intégrale de deux tomes)

Résumé : Keyhouse : un étrange manoir de la Nouvelle-Angleterre. Un manoir hanté, dont les portes peuvent transformer ceux qui osent les franchir... Après le meurtre brutal de leur père. Tyler, Bode et Kinsey découvrent leur nouvelle demeure, croyant y trouver le refuge dont ils ont besoin pour panser leurs plaies. Mais une ténébreuse créature les y attend pour ouvrir la plus terrifiante de toutes les portes...




"Il y a certains fantômes qu'il vaut mieux enfermer à clé."




   C'est une série de bande dessinée sur laquelle je ne me serais pas forcément arrêtée, mais Fanny de la chaîne Proxy Fny l'avait recommandée, alors lorsque je les ai vus en bibliothèque, je me suis dit "Pourquoi pas". Et me voilà avec les six tomes à lire. Et il faut dire que je ne regrette absolument pas !


   Les différents tomes vont nous emmener dans une histoire sous forme de thriller, avec du mystère, mais aussi des éléments fantastiques. On se retrouve après la mort du père des trois enfants, qui vont déménager dans un manoir appartenant à la famille, mais dans laquelle ils n'avaient pas mis les pieds. Seulement, cette demeure semble renfermer de sombres secrets et de mystérieuses choses, qu'ils vont petit à petit découvrir, particulièrement grâce à Bode, le petit frère curieux et joueur.
   A partir de là commence une intrigue faite de clés chacune avec un pouvoir propre, qu'ils vont devoir maîtriser. Jusque là, tout semble amusant et intriguant pour les trois enfants Locke, mais ils vont vite déchanter lorsqu'ils vont se rendre compte qu'ils ne sont pas les seuls à connaître l'existence des clés, et que ce quatrième individu est plutôt du genre maléfique et n'a pas vraiment de morale en ce qui concerne les humains.

   Le récit est vraiment entraînant, dès lors qu'on lit le premier, on veut connaître la suite, savoir ce qu'il adviendra. On veut pouvoir enchaîner tome après tome, jusqu'à la dernière page du tome final. Parce qu'en effet, l'histoire a été construite de manière à ce qu'on ait toujours envie de connaître la suite, le tout est savamment dosé dans la révélation d'éléments. On ne nous donne pas tout d'un coup au moment du final, c'est plutôt au compte-goutte qu'on obtient des éléments, et c'est ce qui permet d'avoir une intrigue homogène tout du long.
   On est plongé dans cet univers sombre, dans le quotidien des enfants, dans la ville de Lovecraft.
L'intrigue se déroule en très grande partie dans cette petite ville, ainsi que dans le manoir des Locke, qui renferme bien des secrets. On suivra ainsi les différents personnages dans tous ces mystères et ces aventures palpitantes. Dans l'un des tomes, on aura l'occasion de se plonger dans le passé, afin de comprendre comment s'est formée la situation dans le présent. Cela nous apporte un certain nombre d'indications pour nous renseigner sur les origines de toute cette histoire. 

   Les personnages sont vraiment attachants, et chacun a sa propre personnalité et ses caractéristiques. On a alors Tyler, torturé par la mort de leur père pour des raisons qui lui sont propres, mais qui doit aussi jouer son rôle de grand frère malgré le deuil, mais aussi Kinsey, la soeur débrouillarde qui voudrait ne plus être dépendante de la peur et la tristesse, ainsi que le jeune Bode, attendrissant par son innocence enfantine. On a évidemment bien d'autres personnages, comme la mère de la famille Locke, les amis de Kinsey, ou encore Zack, l'ami de Tyler. On apprécie suivre chacun de ses personnages qui ont chacun leur rôle à jouer dans l'histoire. 

   Il faut dire qu'on se retrouve pris dans cette quête des clés, on a hâte que les personnages en trouve de nouvelles afin de savoir à quoi elles peuvent servir, quel sera le pouvoir de chaque nouvelle clé. Mais aussi, on est plongé dans celle que poursuit ce sombre individu, et qui semble avoir un sombre dessein. On se demande comment il compte obtenir ce qu'il veut, et jusqu'où il sera prêt à aller, mais aussi comment les enfants Locke essayeront de déjouer ses plans.
   L'ambiance ajoute à cet ensemble, tout du long. On sent la menace planer à chaque instant sur les Locke, pesante. Et cela est permis par le scénario, mais aussi par le travail de Gabriel Rodriguez.

 Au premier abord, les dessins me plaisaient, mais sans plus, surtout dans la façon dont étaient dessinés les visages et les têtes, et puis au fil des pages, je les ai vraiment apprécié, par leur couleur, les détails, bref, tout ce qui composaient les dessins qui accrochent le regard. Il faut préciser que les illustrations ne nous ménagent pas, et que plus d'une fois, on retrouve du sang, et pas qu'un peu dans les illustrations.

   Pour ce qui est de la fin de la série, elle correspond à tout ce qu'on a pu lire auparavant, c'est-à-dire avec un côté sombre. Elle conclut comme il faut les six tomes qui constituent l'intégralité de Locke & Key, et conclut tout ce qu'on a pu vivre aux côtés des personnages depuis le début.


   Pour conclure, cette série de bande dessinée est à ne pas manquer. Le scénario de Joe Hill se complète parfaitement avec les illustrations de Gabriel Rodriguez pour former un ensemble entraînant, palpitant et mystérieux. Les personnages nous plongent dans cet univers terrible avec brio, que l'on veut connaître dans tous ses recoins. Ce fut une superbe découverte que je recommande chaudement, notamment pour les fans du genre du thriller. 



mercredi 27 décembre 2017

[Chronique] La Petite Sirène - Meredith Finch & Miguel Mendonça

Auteurs : Meredith Finch & Miguel Mendonça
Pages : 160
Titre original : The little mermaid
Prix : 16,00€(papier)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
• La Petite Sirène, tome 1 : Le philtre des mers
• 

Résumé : Libérée des tentacules de la malfaisante Sorcière des Mers, la jeune sirène sombre dans un piège bien plus maléfique encore en devenant le sujet d'expérimentations dont le seul but est la conquête des Océans.









   Le titre de cet ouvrage fait penser au célèbre conte, ou même à son adaptation par Disney. Mais ne
vous attendez pas à une adaptation fidèle au texte d'origine, parce qu'ici, vous aurez plutôt une inspiration de ce récit.

   On commence par découvrir une femme se trouvant sur un grand paquebot, qui cherche à faire
affaire. Seulement, elle va vite déchanter, car le bateau va sombrer dans un naufrage. On assiste alors au sauvetage de cette femme par un homme sirène, nous rappelant la scène, mais en inversé, du sauvetage que l'on a dans le conte. A partir de là, épisodes du passé et du présent vont se succéder, afin de comprendre l'origine de la situation que nous découvrons, mais aussi la situation actuelle, où une autre femme, une hybride, est enfermée pour subir de sombres expérimentations.

   L'histoire est vraiment intéressante, puisque l'autrice a choisi de s'approprier le conte à sa manière et d'une toute autre façon. On découvre ainsi une nouvelle histoire, que nous ne connaissons pas. En effet, dans cette intrigue, on a l'apparition de scientifiques qui modernisent le conte original. Il est entraînant de suivre l'histoire de cette jeune sirène, qui ne connaît que peu de choses sur le monde marin, et qui cherche à survivre et à échapper à ce qu'on lui fait subir. En même temps, on suit d'autres personnages, notamment dans le passé pour nous permettre de comprendre les origines de la situation de la jeune femme emprisonnée, qui sont liés à leur plus grand malheur à la sombre Sorcière des mers.

   Tout cela nous est narré avec de sublimes illustrations, qui nous transportent à chaque instant, que ce soit dans le milieu terrestre ou sous-marin. Elles sont pleines de lumière, mais aussi sombres quand il faut, afin de chaque fois s'adapter à l'ambiance du récit. C'est typiquement le genre d'illustrations que j'adore, qui nous font rêver et nous immerger au mieux dans l'univers dans lequel nous voyageons. Les détails sont présents, et certains cases sont extrêmement travaillées et ont du nécessiter de nombreuses heures de travail tant elles comportent de petits détails. 

   Les personnages sont attachants, on prend plaisir à en apprendre plus sur leur histoire, sur ce qui va leur arriver. Nous voulons qu'ils s'en sortent, qu'ils arrivent à traverser les épreuves qui se mettent en travers de leur chemin. J'ai particulièrement aimé l'innocence et l'envie de liberté de la sirène Erica, mais aussi l'aura et la prestance de la Sorcière des mers. Malgré que ce soit un personnage dans le camp des "méchants", j'ai vraiment apprécié ce personnage, son apparence, ainsi que ce qu'elle dégageait rien que par sa présence. Et sa personnalité manipulatrice en ajoute encore dans ce personnage, qui malgré qu'elle ne fasse pas partie du "bon" camp, nous donne envie de la suivre et de l'avoir dans l'intrigue.

   Dans l'ouvrage, on a aussi droit à différents bonus, pour en savoir plus sur l'univers créé. On a alors une interview de l'autrice, de l'illustrateur ainsi que du coloriste à propos de leur travail, mais aussi des croquis et de certaines planches, ou encore les différents couvertures qu'on eut les comics lorsqu'ils sont sortis en version originale (en effet, tout d'abord, les comics aux Etats-Unis sortent rarement en album comme chez nous, mais plutôt en petits livres d'une vingtaine de pages qui sortent régulièrement. De ce fait, il y a plus de couvertures puisqu'il y a plus de comics mais avec moins de pages).

   A la fin de l'histoire de cet album, qui constitue un premier tome, on a alors envie de savoir ce que fera Erica du fait de la situation dans laquelle elle se retrouve dans les dernières pages, d'en savoir plus sur ses capacités, mais aussi de savoir ce que la Sorcière des mers trame à l'encontre du royaume des sirènes.


Pour conclure, je dirais que ce fut une bonne découverte, j'ai aimé découvrir sous une nouvelle forme le conte de la petite sirène. L'histoire est entraînante, et met en scène des personnages, bons comme mauvais, que nous apprécions suivre, et ce grâce à de superbes illustrations qui nous plonge encore plus dans cet univers. 
J'ai hâte de pouvoir lire la suite de ce tome, ainsi que les autres ouvrages faisant partie de la collection Grimm Fairy Tales de l'éditeur américain, qui n'ont pas encore été traduit en français, mais dans laquelle on peut notamment retrouver Cendrillon ou Alice aux pays des merveilles.


lundi 26 juin 2017

[Chronique] Naïade - Maria Surducan & Anna J. Benczédi

Auteurs : Maria Surducan (scénario)  & Anna J. Benczédi (dessins)
Pages : 64
Titre original : Naïade
Prix : 17,00€(papier)

Dans cette série, ce livre est le tome : 
• Naïade

Résumé : Dans les montagnes lointaines de l’est de l’Europe, Vlad, un jeune chercheur d’or, tombe sous le charme d’une naïade qui vit dans le lit de la rivière. Bientôt, il conquiert le cœur de la belle créature.
Elle l’initie alors aux secrets de la nature, sans en percevoir l’impact sur l’équilibre sauvage de la forêt.
Naïade est un conte fantastique et métaphorique doux amer, où chacun puisera à sa guise des éléments de rêverie et de réflexion sur l’homme et la nature.




"Si le mal s'approche de toi ... L'eau, de suite, l'emportera. Les serpents vont l'assaillir et ils le feront fuir !"




   Dès la bande dessinée en main, on voit une superbe couverture dans les tons verts, féerique, et qui correspond à une partie des planches que nous allons découvrir. Dans les premières pages, on découvre des hommes qui sont dans l'optique de la ruée vers l'or, sauf un, qui souhaite seulement être tranquille après des années de périples infructueux. Mais c'était sans compter sur l'apparition d'une jolie naïade qui veut conquérir cet homme et lui apporter la richesse.

Une des planches de l'album
   A partir de là, on suit l'évolution des personnages sur une période assez longue, chacun à sa manière. Nous avons Vlad, l'homme qui va tomber sous le charme de la Naïade, et qui en partant de rien, va construire sa vie, mais aussi la naïade qui l'aide dans sa quête du bonheur, ainsi que les autres chercheurs d'or. Des personnages intéressants, mais auxquels je ne me suis pas attachée et dont je ne comprenais pas toujours l'attitude.

   Pour ce qui est de l'histoire, nous ne suivons pas réellement un fil conducteur particulier, si ce n'est la vie des chercheurs d'or aux côtés de Vlad et la naïade. Une vie qui semble paisible, mais qui a un impact important sur la nature et la forêt.
   En effet, la bande dessinée nous fait nous poser des questions sur l'évolution de l'homme, avec les inventions destructrices pour la nature, à l'impact négatif qu'il a eu et a sur la nature. Dans l'album, on voit vraiment l'homme devenant un ennemi de la nature, qui la refuse presque au profit de son propre intérêt. On se pose alors des questions sur l'existence de l'homme et son influence sur ce qui l'entoure, en bien ou en mal. On découvre dans cet album des hommes qui sont égoïstes et qui n'ont cure de ce qui n'est pas en leur faveur ou dans leur intérêt. Des sujets d'actualité dans certains domaines, et particulièrement avec la déforestation, les ressources non-renouvelables, l'extinction de certaines espèces, .., et qui nous mettent face à notre condition.

   Pour rendre cette histoire plus positive, nous avons l'amour qui a une place importante dans l'histoire, et dont on ressent la force, son pouvoir d'unir les êtres vivants. On le retrouve sous plusieurs de ses formes, que ce soit l'amour parental, l'amour entre deux êtres vivants, l'amour fraternel, ... Des touches positives qui ponctuent le récit et permet de ne pas tomber dans la morale pure et dure.

   Tout ceci est alors mené par des planches pleines de beauté, avec parfois peu de dialogues lorsque les mots n'étaient pas nécessaires. Visuellement, j'ai beaucoup aimé découvrir les dessins alliant nature, féerie mais aussi les constructions humaines, afin de nous montrer l'époque de la ruée vers l'or. Les dessins nous transmettent la beauté de la nature, la beauté de certaines créations humaines, mais aussi l'horreur de certaines inventions, qui pourtant font partie des objets que nous connaissons tous, comme les armes par exemple.


   En conclusion, je retiens particulièrement de cet album les illustrations que j'ai vraiment appréciées, ainsi que le thème choisi. Il est vrai que les personnages ne m'ont pas particulièrement attirée par leur personnalité, et malgré certains choix que je ne comprenais pas, d'autres choix m'ont paru naturels et en phase avec eux-même.
   Je ne connaissais d'ailleurs pas cette maison d'éditions, et après avoir parcouru leur catalogue, je pense que c'est à présent une maison à suivre, et que je ne regrette absolument pas avoir découverte grâce à cet album !


samedi 12 novembre 2016

[Chronique] L'Apocalypse selon Magda - Chloé Vollmer-Lo & Carole Maurel

Auteur : Chloé Vollmer-Lo
Dessinateur & coloriste : Carole Maurel
Pages : 192
Titre original : L'Apocalypse selon Magda
Prix : 22,95€ (papier), 16,99€ (numérique)


Dans cette série, ce livre est le tome 
• L'Apocalypse selon Magda

Résumé : L'apocalypse annoncée il y a un an n'aura finalement pas lieu ! Tandis que l'humanité tout entière célèbre la nouvelle, Magda, 14 ans, est dévastée. Pourquoi ? Pour le comprendre, il faut revenir en arrière, à ce jour où Magda décide qu'elle mourra sans regrets. D'amours maladroites en paradis artificiels, sous le compte à rebours des saisons, la jeune fille se découvre à elle-même, dans un monde d'adultes dépassés par les événements.





"La vérité Léon, c’est que la fin du monde est bel et bien advenue, pour toi bien sûr, et pour tous ceux qui comme moi n’ont pas eu le temps, tous ceux qui se sont précipités pour vivre une vie qui se dérobait à eux..."



 On commence la bande dessinée par l'annonce de l'apocalypse qui n'a pas eu lieu, que Magda vient d'apprendre. Seulement, au lieu de célébrer la nouvelle, Magda est horrifiée par cette annonce, refuse que cela soit réel. Pour elle, l'apocalypse devait arriver. Pour comprendre sa réaction, nous remontons alors dans le temps, au moment de l'annonce de la fin du monde qui aura lieu un an après.
  On rencontre alors les différents personnages, notamment les amis de Magda, Julie et Léon.
  L'annonce se déroule dans leur collège, et à partir d'ici, la vie qu'ils ont jusqu'à alors va changer. Nous sommes alors au printemps et on va voir petit à petit les gens se laisser consumer par cette annonce.

   Dans cette bande dessinée, j'ai trouvé Magda, une jeune fille de treize ans, très touchante. Dès lors que l'annonce de la fin du monde, elle décide de vivre sa vie à fond, de profiter avant de mourir. Elle accepte la mort telle qu'elle est, et ne cherche pas à la nier. Au contraire, elle affirme les choix qu'elle fera et dit haut et fort que de toute manière, tout le monde mourra, quoi qu'on fasse. On suit donc une jeune adolescente réaliste qui va enfreindre tout ce que lui conseille sa mère, afin de profiter de sa dernière année de vie. Elle va alors grandir très vite, devenir une femme, bien plus vite qu'elle ne l'aurait fallu. Elle découvre les difficultés de la vie, une partie de l'amour, les déceptions. Malgré le manque d'immaturité et d'égoïsme dont faisait parfois preuve Magda, je n'ai pas pu lui en vouloir, étant donné le contexte destructeur pour la population. 
  On rencontre aussi son ami Léon, très touchant lui aussi, ainsi que son amie Julie, sa soeur, sa mère. Des personnages qui ont chacun une grande importance dans cette année spéciale de la vie de Magda. 

   Pour l'histoire, elle est construite selon les saisons : chaque partie de l'histoire est divisée selon une saison, après qu'on ait pu découvrir le prologue avec l'apocalypse qui n'a pas eu lieu. On suit Magda dans un monde où les gens sont brisés, et on ressent cette ambiance particulière tout le long de la bande dessinée, une ambiance devenant même parfois oppressante. On sent la tension des gens, qui font des choix entre rester ou partir, profiter ou attendre sagement la mort. Une ville où le temps est comme stoppé, où des gens parfois devenus des zombies dans la façon de vivre, des personnes qui se laissent mourir, des gens en détresse... Tout est fait pour nous plonger dans cette ambiance particulière, tragique, oppressante.
  Pendant ce temps, on suit Magda dans ce monde, en essayant de grandir vite afin de profiter avant sa mort. Elle ne veut pas mourir alors qu'elle est seulement une adolescente, elle veut mourir en tant qu'adulte. Elle va jouer avec l'interdit pour cela, partir de plus en plus souvent de chez elle, et c'est avec elle qu'on découvre ce monde mourir. 
  Après avoir suivi Magda durant cette année, on la retrouve au même moment que le prologue, à l'annonce de l'apocalypse qui n'a pas eu lieu avec des dessins d'un autre angle de vue, avant de continuer l'histoire après cette annonce. Un épilogue qui m'a marqué, par sa réalité, et par sa conclusion.
  Le dessin est plutôt adapté à l'ambiance, avec des traits qui continuent leur chemin même après que l'objet soit fini, et des couleurs toujours adaptées à la situation du moment. C'est un style de dessin que j'ai vraiment apprécié.

   Personnellement, j'ai du mal à mettre des mots sans me répéter sur cette histoire, mais ce qui est sûr, c'est que j'ai vraiment beaucoup aimé cette bande dessinée. Les dessins sont très beaux malgré une simplicité apparente et l'histoire de Magda m'a touchée, par son envie féroce de vivre malgré la mort omniprésente, par ce qu'elle a vécu de part les choix qu'elle a fait, pas toujours très acceptables, mais compréhensibles au vu de la situation de l'histoire. La fin est marquante, et signe parfaitement la fin de la bande dessinée, elle correspond vraiment bien à l'histoire qu'on a suivie. Cette bande dessinée fait réfléchir aussi, sur ce qu'on ferait si nous étions à sa place, sur la vie, sur la valeur des choses.
Une bande dessinée assez bouleversante que je recommande donc beaucoup, et qui devrait plaire à de nombreuses personnes.


dimanche 28 février 2016

[Chronique] Watertown - Götting

Auteur : Jean-Claude Götting
Pages : 89
Titre original : Watertown
Prix : 18,00€ (Bande dessinée)

Résumé : À Watertown, Philip Whiting coule une vie ordinaire et tranquille : un boulot dans les assurances, des week-ends de pêche et surtout les extraordinaires muffins de Mr. Clarke que l'on peut déguster chaque matin sur le chemin du bureau, après avoir fait un brin de causette avec la charmante Maggie Laeger. Mais un beau jour, tout bascule : Mr. Clarke est retrouvé mort dans sa cuisine, écrasé par une étagère, et la charmante Maggie Laeger s'est évaporée.
La veille, en rendant la monnaie pour le muffin, elle avait déclaré : " Demain, je ne serai plus là ". Depuis, cette phrase hante les journées de Philip. Maggie serait-elle une meurtrière ? Si oui, quelles étaient ses motivations ? Est-ce que tout cela a à voir avec la disparition inexpliquée de la petite Suzanna sur les bords de la Charles River ?
Quand Philip retrouve Maggie deux ans plus tard, elle est devenue Marie Hotkins et tient un magasin d'antiquités à Stockbridge. Mais, chose étrange, elle feint de ne pas le reconnaître. Est-ce bien la même personne ? Philip décide alors de mener sa propre enquête.






"Elle avait tout simplement disparu."






Années 60, Watertown, Etats-Unis. Philip Whiting, modeste employé dans une compagnie d'assurances, décide de mener sa propre enquête. Il fait petit à petit des découvertes, qui complète son hypothèse : Maggie aurait assassiné M. Clarke avant de s'en aller et de changer d'identité. 
Des découvertes qui s'accumulent, qui lui permettent de recomposer l'histoire passée de Maggie, quelques événements de sa vie, qui pourraient expliquer le mobile du soi-disant accident d'étagère de M. Clarke.
Des indices recherchés par Philip Whiting, un homme qui vit seul, et qui n'a vraiment d'occupation autre que son boulot ou son frère. Un homme qui s'ennuie, et qui va se convertir en une sorte de détective privé, se sentant obnubilé par cette affaire, qui le trouble, et par l'enquête qu'il décide de mener. Tout ça dans un style de dessin qui correspond parfaitement à l'époque des années 60, sans fioritures, où chaque détail est là parce qu'il doit l'être. C'est un style travaillé, d'abord fait à la peinture, puis retravaillé à l'ordinateur afin d'ajouter les couleurs.
Un personnage simple, que l'on apprécie, qui cherche juste à trouver justice.
On a vraiment l'impression de repartir en arrière, on voit que nous ne sommes pas du tout de nos jours ou dans les années 2000, mais bel et bien dans les années 60-70. Même les dialogues nous plongent un peu plus dans cette époque révolue.
Tout au long du récit, nous nous posons des questions, et émettons des hypothèses, au fil des révélations de Whiting. Des hypothèses qui peuvent être réfutées par la suite, ou affirmées, selon ce que le personnage découvre et que l'on avait imaginé. Une sorte d'enquête en dessin.
Une fin, surprenante (ou non d'ailleurs), qui finit plutôt rapidement cette bande dessinée, qui peut nous laisser sur notre faim, mais qui se différencie de d'autres bandes dessinées du genre polar ou roman noir.

En résumé, une bande dessinée intéressante, nous plongeant dans les Etats-Unis des années 60, et dans la vie du personnage de Philip Whiting, qui décide d'enquêter sur ses soupçons, lui permettant de meubler son ennui. Un style de dessin, pas forcément habituel, mais qui correspond au thème du sujet. Une bande dessinée que je conseille, et pas exclusivement à ceux qui apprécient ce genre. Une bonne découverte.